Offre abondante, demande en berne, prix en chute libre,….les grossistes ont le moral dans les chaussettes. Mounia Kabiri Kettani Les grossistes du marché des fruits et légumes de Casablanca sont confus et se demandent sur quel pied danser. Depuis la fin du ramadan, ils ne comptent plus leurs pertes. Une montagne de stocks invendus s'accumule face à une demande quasi-inexistante. La moitié, pourrie, finit dans les poubelles. Pour le reste, ils cherchent à tout prix un moyen de s'en débarrasser. «J'ai été obligé de jeter la moitié de mes stocks de marchandises. Pour l'autre moitié, je veux juste la liquider », regrette l'un des grossistes. De son côté, le secrétaire général de l'association du marché de gros des fruits et légumes, Abderrazak Echabbi, n'a pas caché son calvaire durant cette période de crise « nous souffrons vraiment. Il y a une surabondance de marchandises et les clients ne viennent pas. Les pertes sont énormes et les grossistes sont obligés de vendre à perte », nous confie t-il. Payez la taxe! Aujourd'hui, pour l'ensemble des produits sur le marché, les prix ne dépassent pas 1,5 DH/kg. Pour la tomate par exemple, la caisse est vendue à 20DH ! «On ne cherche pas à faire du profit, on veut juste limiter la casse », explique Echabbi. En même temps, les vendeurs sont obligés de payer la taxe prévue sur la marchandise à Casa Prestations en charge de la gestion et mise à niveau du marché. En effet, cette taxe est fixée en fonction des prix de référence. Elle avoisine les 6%. «Pour chaque camion par exemple , le grossiste paie dans les alentours de 1.500DH », nous explique Abderrazak Echabbi qui déplore par ailleurs, le laxisme des autorités à leur égard. «La direction n'a qu'une seule crainte : ne pas atteindre l'objectif annuel en terme de chiffre d'affaires fixé avec le conseil de la ville. Donc finalement que les grossistes subissent des pertes ne les regarde pas. L'important pour eux, c'est de collecter la taxe », ajoute t-il. Au-delà des pertes colossales, les professionnels évoquent aussi l'absence d'un minimum de prestations sur un marché qui souffre de l'anarchie totale. Ils plaident aujourd'hui auprès des autorités pour les soutenir ne serait que, psychiquement !