Selon le dernier Bulletin d'information économique de la banque mondiale, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord est confrontée à un double choc qui ralentit sa croissance économique. Ainsi, la propagation de Covid-19, associée à l'effondrement des prix du pétrole, modifie les prévisions de croissance du secteur privé et de la Banque mondiale pour 2020. En effet, les prévisions du 1er avril dernier donnaient à penser que ces deux chocs coûteraient environ 3,7 % du PIB régional pour 2019 (soit approximativement 116 milliards de dollars), alors qu'on annonçait 2,1 % pas plus tard que le 19 mars. Ces chocs ralentissent davantage la croissance économique déjà faible dans la région, une faiblesse attribuable en partie au manque de transparence des données. D'après la banque mondiale, la pandémie de COVID-19 plombe les économies de la région MENA de quatre manières à savoir : détérioration de la santé publique, baisse de la demande mondiale de biens et services de la région, recul de l'offre et la demande intérieures en raison de l'application de mesures de distanciation sociale et surtout, chute des prix du pétrole. Ceci s'ajoute à une croissance économique déjà faible dans la région, qui est antérieure aux chocs actuels. Les auteurs estiment que si la production par habitant dans la région avait progressé au même rythme que celle d'économies typiques comparables durant les deux dernières décennies, son PIB réel par habitant serait au moins 20 % plus élevé qu'il ne l'est aujourd'hui. Les économistes de la Banque mondiale prévoient une baisse de la production dans la région MENA en 2020 et recommandent aux pays d'intervenir en adoptant deux démarches parallèles : Faire face à l'urgence sanitaire et au ralentissement économique associé. Et commencer à adopter des réformes porteuses de transformations et sans incidence majeure sur le budget, notamment en ce qui concerne la transparence de la dette et la restructuration des entreprises publiques.