L'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, a déclaré, dimanche 27 avril, à Guelma (est) que le "temps de la dénégation" des "massacres" perpétrés durant la colonisation en Algérie "est terminé". Bernard Bajolet, qui s'exprimait devant les étudiants de l'Université du 8 mai 1945 à Guelma, a évoqué les "épouvantables massacres" commis il y a 63 ans dans trois grandes villes de l'est algérien: Sétif, Guelma et Kherrata, durant la colonisation. "Aussi durs que soient les faits, la France n'entend pas, n'entend plus, les occulter. La temps de la dénégation est terminé", a déclaré Bernard Bajolet. "Le 8 mai 1945, alors que les Algériens fêtaient dans tout le pays, au côté des Européens, la victoire sur le nazisme, à laquelle ils avaient pris une large part, d'épouvantables massacres ont eu lieu à Sétif, Guelma et Kherrata", a rappelé Bernard Bajolet. "Massacres" Il a souligné "la très lourde responsabilité des autorités françaises de l'époque dans ce déchaînement de folie meurtrière (qui a fait) des milliers de victimes innocentes, presque toutes algériennes". C'est la première fois qu'un responsable français qualifie de "massacres" la répression par les autorités françaises des manifestations d'Algériens en faveur de l'indépendance, immédiatement après la fin de la seconde guerre mondiale. Le prédécesseur de Bernard Bajolet, Hubert Colin de Verdière, avait qualifié cette répression de "tragédie inexcusable". La déclaration de Bernard Bajolet intervient cinq mois après un discours du président Nicolas Sarkozy à l'Université de Constantine, dans lequel il avait évoqué "les fautes et les crimes du passé" colonial français en Algérie, qualifiés d'"impardonnables".