« Additionnons nos espoirs au lieu d'opposer nos peurs », a lancé Emmanuel Macron dimanche aux 72 leaders mondiaux réunis à Paris, les exhortant au « combat pour la paix » en refusant « le repli, la violence et la domination », critiquant le « nationalisme » dont se revendique notamment Donald Trump. Dans son allocution pour célébrer le centenaire de l'armistice du 11 novembre 1918, le président français a appelé ses pairs à refuser « la fascination pour le repli, la violence et la domination ». « Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique et de la dégradation de notre nature, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités, l'ignorance », a-t-il espéré. Il a aussi critiqué le nationalisme, dont s'est revendiqué plusieurs fois ces dernières semaines Donald Trump, qui écoutait le président français aux côtés de près de 70 autres chefs d'Etat ou de gouvernement. « Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison », a dit le président français. « Un mondialiste est une personne qui veut que le monde s'en sorte, sans vraiment se préoccuper de notre pays (…). Vous savez ce que je suis ? Je suis un nationaliste », avait notamment déclaré M. Trump en octobre. Emmanuel Macron défend dès qu'il en a l'occasion le multilatéralisme, ce socle idéologique des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus dénoncé par certains électeurs et dirigeants dans le monde, au nom de la défense des intérêts nationaux. En mémoire de « l'immense cortège des combattants » de la Grande guerre, « venus du monde entier, parce que la France représentait pour eux tout ce qu'il y avait de beau dans le monde », il a appelé ses pairs à refuser « la fascination pour le repli, la violence et la domination ». « Souvenons-nous ! N'oublions pas ! », a-t-il plaidé, « cent ans après un massacre dont la cicatrice est encore visible sur la face du monde ». « Puisse ce rassemblement ne pas être seulement celui d'un jour ». « Durant ces quatre années, l'Europe manqua de se suicider », a poursuivi le chef de l'Etat, qui a rendu hommage à « l'espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d'un monde enfin rendu à la paix », pour terminer par un plaidoyer pour les institutions internationales, l'Europe d'aujourd'hui et l'ONU. « Cela s'appelle, sur notre continent, l'amitié forgée entre l'Allemagne et la France (…). Cela s'appelle l'Union européenne, une union librement consentie jamais vue dans l'Histoire et nous délivrant de nos guerres civiles. Cela s'appelle l'Organisation des Nations Unies ». « C'est cette certitude que le pire n'est jamais sûr tant qu'existent des hommes et de femmes de bonne volonté », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé l'état d'esprit « qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices nourrit les extrêmes et l'obscurantisme ». Après une semaine passée à arpenter les champs de bataille du nord-est de la France, il a raconté comment « dans les fosses communes se sont mêlés les ossements des soldats allemands et des soldats français, qui par un hiver glacial s'étaient entretués pour quelques mètres de terrain », en une longue évocation de cette guerre qui a fait 18 millions de morts.