La Cour des comptes a incité le gouvernement à prendre « des mesures audacieuses » en vue de réduire le déficit du Trésor qui a atteint 692 milliards de DH (MMDH) à fin 2017, selon un rapport présenté mardi 23 octobre 2018 au Parlement. La dette du Trésor a connu une évolution ascendante, passant à 692 milliards à fin 2017, soit 65,1 % du PIB et un endettement supplémentaire d'environ 35 MMDH, précise ce document. Dévoilant le rapport sur « les activités des juridictions financières » devant les deux Chambres du parlement, le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a recommandé à l'exécutif de veiller à l'élargissement de l'assiette fiscale et à la maîtrise des dépenses. Il a également plaidé pour l'aménagement d'un environnement économique à même d'accélérer le rythme de la croissance pour alléger l'endettement et garantir la capacité à faire face aux charges de la dette sur le moyen et le long termes. Jettou a d'autre part évoqué l'endettement des entreprises et établissements publics, constitué de la dette intérieure et extérieure, précisant qu'il a continué à augmenter pour s'établir à 277,7 MMDH en 2017, contre 261,2 MMDH l'année précédente, soit une hausse de 6,3 %. La composante extérieure de cette dette représente une part importante du total puisqu'elle a atteint, en 2017, un montant de 178,3 milliards, représentant ainsi 53,9 % de la dette publique extérieure. D'après le rapport, le volume global de l'endettement du secteur public est passé de 918,2 milliards en 2016, à 970 milliards à fin 2017, soit une augmentation de 51,8 milliards en une seule année. La dégradation de l'endettement du Trésor, à travers l'augmentation du déficit et le recours à l'emprunt, compromet l'objectif que s'est fixé le gouvernement de réduire le niveau d'endettement à 60 % du PIB à l'horizon 2021 « qui sera difficile à atteindre », a estimé M. Jettou. La Cour des comptes pointe du doigt en outre le passif fiscal accumulé par l'Etat vis-à-vis du secteur privé et public, lequel passif a atteint un volume global de 50 milliards de DH, à fin 2017, soit 4,7 % PIB. Il a à ce propos mis en avant les Hautes orientations du Roi Mohammed VI contenues dans le discours du 20 août 2018, invitant les administrations et organismes publics à procéder aux paiements dus aux entreprises et à respecter leurs engagements à ce sujet.