Depuis le lancement de l'appel au boycott de Centrale Danone, Afriquia et Sidi Ali, jusqu'à son communiqué publié hier tard dans la nuit, le gouvernement collectionne les erreurs. La première a été de croire que le boycott n'était qu'un simple nuage passager. La deuxième consiste en la maladroite intervention, après coup, de Boussaïd, qui a insulté les boycotteurs. La troisième est d'avoir laissé chaque ministre improviser une réponse face à l'impact grandissant, sans la moindre coordination. La quatrième est la querelle qui a éclaté entre ministres à propos du boycott. La dernière bourde en date consiste en la sortie, très tardive, de Lahcen Daoudi (dans la soirée du jeudi 31 mai sur 2M) et que le gouvernement est venu appuyer, accusant les boycotteurs de bloquer les investissements. Encore une fois, au lieu d'éteindre le feu, ce genre d'analyses pourrait le rallumer. Que dit le gouvernement ? Dans un communiqué du jeudi 31 mai 2018, le gouvernement affirme « suivre avec un grand intérêt l'évolution du boycott du lait, qui se caractérise essentiellement par la décision de la société concernée de réduire de 30% la quantité de lait achetée auprès des coopératives, avec tout son impact sur les agriculteurs et le secteur agricole ». Cette situation a fait que de nombreuses coopératives laitières et professionnels « ont émis de multiples réactions appelant à redresser la situation », note le communiqué qui met l'accent sur les effets « négatifs » de ce boycott sur l'emploi au sein de la société concernée et des coopératives laitières qui y sont liées. Partant de ses responsabilités, ajoute la même source, le gouvernement souligne que le secteur laitier revêt une grande importance au sein du système social et économique de notre pays, car il concerne un réseau d'opérateurs qui traitent avec la société concernée, soit 120.000 agriculteurs et 600.000 membres de leurs familles. La poursuite du boycott est à même de causer de gros dommages pour les coopératives laitières et les producteurs qui y adhèrent, dont une majorité de petits agriculteurs, ainsi que le tissu économique national dans ce secteur et les secteurs qui y sont liés, relève la même source précisant que ce boycott « pourrait également avoir un impact négatif sur l'investissement national et étranger et, par conséquent, sur l'économie nationale ». Quelle solution ? Le gouvernement se lance encore une fois dans de vagues promesses. Il se dit «déterminé à entreprendre des initiatives visant à améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et à agir avec fermeté en matière de contrôle du marché, de la qualité des produits et de lutte contre la spéculation et le monopole». Que du déjà dit ! Vidéo de la dernière sortie de Daoudi