200 à 1, Valeur de Mardi 15 Juillet, c'est le score macabre de l'affrontement entre Palestiniens et Israéliens. On sait aussi qu'à ce jour, les Palestiniens ont envoyé 900 roquettes sur des villes israéliennes. La comptabilité est tenue par les médias occidentaux alimentés bien sûr par les services de l'Etat hébreux. En revanche on n'a aucune idée sur le nombre exact des raids sionistes sur Gaza, ni sur le type précis des armes utilisés. Tout au plus sait-on que Tel-Aviv déploient les redoutables F16, sans compter les drones et un armement prohibé par les conventions internationales contre les inefficaces roquettes palestiniennes réduites à néant par le système DOM de défense. On sait, grâce à l'ONU sur place que le quart des victimes palestiniennes est constitué d'enfants. Les médias occidentaux se sont très peu attardés sur ce massacre, on sait par contre que la seule victime israélienne des tirs de roquettes est « civile », tandis que les proies des prédateurs israéliens ne sont que les dégâts collatéraux de la légitime défense israélienne contre les terroristes de Hamas. Cependant les capitales arabes condamnent, les occidentaux se consultent, se concertent, appellent Israël à la retenue, le conseil de sécurité de l'ONU exige, si tant qu'il peut encore exiger quoi que ce soit, un cessez-le-feu-immédiat auquel Tel-Aviv répond comme à son habitude par de nouveaux bombardements. Combien de fois avons nous vécu, vu et revu ce cauchemardesque film d'horreur ? Autant que je puisse remonter dans ma mémoire jusqu'à l'enfance, depuis toujours. Qu'y pouvons- nous ? Rien, sinon une manifestation ce weekend à Rabat et Casablanca, à 22 h, après avoir cassé paisiblement le jeûne, accompli pieusement la prière d'Alicha'e et quelques prières surérogatoires. Aurons-nous pour autant au lever du jour l'agréable sensation d'avoir fait quelque chose ? Il y en a qui le croient. En même temps, on ne peut pas verser dans l'islamisme radical tout aussi inefficace mais autrement plus dévastateur que nos manifestants du dimanche. Un internaute s'est avisé de remettre au goût du jour sur Youtube une partie du fameux discours de Annaba commis en 1999 par Abdelaziz Bouteflika. Le grabataire président algérien avait encore une flamme de vie dans l'oeil et son sourire qui se voulait intelligent et narquois. Une bonne partie y est consacrée au Maroc et dans une moindre mesure à la Tunisie. On y redécouvre un chef d'Etat imbu, maladivement mégalomane, dangereusement incohérent et gravement haineux. De cette haine qui consume ceux qu'elle atteint. D'emblée et sans y prendre garde, Bouteflika admet la supériorité des Marocains et des Tunisiens, assurant ses compatriotes qu'en travaillant un peu plus et plus rigoureusement, leur pays dépassera ses deux voisins. Depuis on attend. Le reste du discours n'est qu'une diatribe bilieuse qui finit par révéler explicitement pourquoi l'Algérie se refuse à la réouverture des frontières entre les deux pays. Le chef de l'Etat algérien s'interroge et dit ne pas comprendre que quand les frontières sont ouvertes ce sont trois millions d'Algériens qui se déversent sur le Maroc tandis que seulement cinq mille Marocains font le chemin inverse. L'interrogation, en plus de légitime, est pertinente. Mais je n'ai pas l'impression qu'à ce jour Bouteflika lui ait trouvé la bonne réponse ❚