Le rideau est tombé, le 21 juin à Agadir, sur la 11e édition du festival Timitar « Signes et culture ». Cet événement qui célèbre la culture amazighe dans toute sa diversité a été dédié cette année à la mémoire de feu Abdelaziz Chamekh. Cette figure emblématique de la chanson amazighe et en particulier de Tazenzarte qui s'est éteint, en avril dernier à l'âge de 63 ans. Lors d'un point de presse, les organisateurs ont rendu un vibrant hommage à feu Chamekh, faisant état de la production de l'album « Anaruz » (L'Espoir), à partir de septembre prochain, et de la création d'un site-web interactif qui servira d'une sorte de livre d'or regroupant des témoignages sur la vie et l'oeuvre du défunt. Ils ont également annoncé l'édition, en septembre prochain, d'un beau-livre intitulé « Abdelaziz Chamekh : Histoire d'une icône de la musique amazighe », qui sortira simultanément en trois langues (français, arabe et amazigh). Pour couronner le tout, un concert a été donnée, à la clôture du festival au Théâtre de Verdure, en hommage au défunt avec le groupe Chamekh et d'autres artistes qui ont livré un beau spectacle de fusion. Cette soirée a attiré pas moins de 120 000 spectateurs, selon les organisateurs. Elle a été marquée par la présence sur la scène Place Al Amal de la troupe Ahidouss Tighassaline, les prestations vocaliques de Najat Aâtabou, qui a fait vibrer le public aux sons et rythmes de la musique du Moyen-Atlas, et les prouesses de Rayass Taouss. Etaient également de la partie, l'artiste égyptien Hany Shaker, prince de la chanson arabe, le DJ Click (France) et le VJ Kalamour de Casablanca. Fidèle à son esprit et à son thème « les artistes amazighes accueillent les musiques du monde », Timitar a mis à l'honneur, cette année, les troupes traditionnelles qui participent à la conservation des traditions d'art populaire: l'Ahwach Ait Baamrane, Rokba de Zagora et l'Ensemble Ain Orma. Le registre très attendu des Rways a été représenté par les éminents Rayss Outaleb Lamzoudi, Rayssa Naïma et Rayss Anddam, alors que les jeunes artistes qui innovent dans la musique amazighe, tels que l'ensemble Fuzz Anaruz de Khemisset, Hicham Massine d'Agadir, Lahoucine Ait Baâmrane ou encore Noumidia, originaire d'Al Hoceima, ont été particulièrement mis en avant. Une place de choix a été réservée à deux artistes, dont l'art donne un nouveau souffle à la musique du Souss : Ali Faiq, qui s'inspire de la musique des Rways et Mehdi Nassouli, qui rend hommage à sa ville natale Taroudant, alors que la scène « Musique Actuelle » marocaine a été représentée par le rappeur Tangérois Muslim, le jeune Nasr Megri, ainsi que par le collectif franco-marocain MC Connexion ou encore Saâd Lamjarred. Al Ansar et Ait Maten ont partagé avec le public un grand moment d'émotion, alors que Karima Skalli, dont les reprises de grands classiques arabes parallèlement à son dernier projet de mise en valeur de la musique soufie, ont bien fait vibrer les mélomanes. Ce n'est pas pour rien que Timitar a été classé cette année parmi les 25 meilleurs festivals internationaux au monde par le prestigieux magazine britannique « Songlines ». ❚