Lors de sa première réunion trimestrielle de l'année, le 18 mars, le Conseil de BAM a acté cette baisse de 25 points de base, estimant que la désinflation actuelle et les perspectives économiques justifiaient un nouvel assouplissement. Inflation sous contrôle, croissance en hausse Après avoir atteint des niveaux élevés, l'inflation a reflué en 2024 à une moyenne de 0,9%, selon les données de BAM. Pour les deux prochaines années, elle devrait se stabiliser autour de 2%, permettant ainsi à la Banque centrale de poursuivre sa politique de soutien à l'activité économique. En parallèle, BAM table sur une croissance économique de 3,9% en 2025 et 4,2% en 2026, tirée par les secteurs non agricoles et les investissements dans les infrastructures. Impact sur le crédit bancaire Les répercussions de ces baisses de taux se font déjà sentir sur le marché du crédit. Au quatrième trimestre 2024, les taux d'intérêt appliqués aux prêts bancaires au secteur non financier ont reculé de 35 points de base, une diminution supérieure à celle du taux directeur (-25 pb). Cette dynamique pourrait favoriser un meilleur accès au financement, notamment pour les entreprises. Un coup de pouce aux TPE et PME Dans ce cadre, BAM a annoncé le lancement d'un programme spécial pour faciliter le financement des très petites et moyennes entreprises (TPME). Ce dispositif permet aux banques participantes de refinancer leurs prêts aux TPME à un taux préférentiel, inférieur de 25 pb au taux directeur. L'objectif : améliorer l'accès au crédit et dynamiser la création d'emplois. Un secteur agricole sous pression, mais une reprise attendue Si la croissance non agricole reste robuste (à 4,2% en 2024), l'agriculture continue de souffrir des aléas climatiques. La production agricole aurait reculé de 4,7% en 2024, mais une légère amélioration est prévue cette année (+2,5%), avant une reprise plus marquée en 2026 (+6,1%) grâce à une meilleure campagne céréalière. Un marché du travail contrasté En 2024, l'emploi agricole a perdu 137 000 postes, une tendance compensée en partie par la création de 160 000 emplois dans les services, 46 000 dans l'industrie et 13 000 dans le BTP. Toutefois, le taux de chômage s'est aggravé, atteignant 13,3% au niveau national, avec une hausse plus marquée en milieu urbain (16,9%). Commerce extérieur, une dynamique positive Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations de phosphates et dérivés devraient bondir de 15,2% en 2025, tandis que le secteur automobile atteindrait 195 milliards de dirhams d'exportations d'ici 2026. Par ailleurs, les recettes touristiques poursuivent leur essor (125 milliards de dirhams prévus en 2026), tout comme les transferts des Marocains résidant à l'étranger (123 milliards de dirhams). Perspectives économiques rassurantes En dépit de certaines incertitudes, notamment sur le climat et les tensions géopolitiques, BAM se veut optimiste. La croissance de l'économie nationale se serait située à 3,2% en 2024 et devrait s'accélérer progressivement pour atteindre 3,9% cette année et 4,2% en 2026. Le déficit du compte courant devrait se stabiliser à 2% du PIB en 2026, tandis que les réserves de change atteindraient 408 milliards de dirhams, couvrant plus de cinq mois d'importations.