L'Observateur du Maroc et d'Afrique : Quel est l'état d'avancement du projet du stade Hassan II aujourd'hui ? Tarik Oualalou : Les travaux ont débuté en août dernier. À ce jour, les terrassements sont achevés et nous nous apprêtons à entamer la phase de gros œuvre. Comment le projet reflète-t-il l'identité et la culture marocaine ? Le Grand Stade Hassan II prévu à Benslimane a été pensé comme un lieu de rassemblement, à l'image du Moussem, ces festivités traditionnelles où la communauté se retrouve. Le Moussem se déroule généralement dans des structures éphémères, en pleine nature, sous des tentes. Nous avons donc conçu une immense structure tendue, une tente monumentale, qui incarne à la fois l'héritage marocain et une symbolique universelle. Ce choix architectural traduit l'hospitalité marocaine tout en offrant un espace ouvert et accueillant, en résonance avec le monde. En quoi ce stade se distinguera-t-il des autres infrastructures sportives, notamment en Afrique ? D'abord, il s'agira du plus grand stade du monde. Ensuite, il instaurera un nouveau rapport avec la nature en s'intégrant harmonieusement à son environnement. Au-delà de son rôle sportif, il servira de catalyseur pour l'émergence d'un écosystème dynamique autour du site, le transformant en une destination incontournable. Enfin, ce sera un stade de dernière génération, conçu selon les standards les plus exigeants de la FIFA, capable d'accueillir les plus grands événements internationaux, notamment la finale de la Coupe du Monde. Quels défis avez-vous rencontrés dans la réalisation de ce projet ? Les défis sont quotidiens et multiples, mais ce qui fait la différence, c'est la capacité à les anticiper et à les relever grâce à une organisation rigoureuse et à l'engagement de toutes les parties prenantes. L'enthousiasme des équipes – maîtrise d'ouvrage, encadrement technique, ouvriers – insuffle une dynamique exceptionnelle. Chacun est pleinement conscient de participer à une aventure unique, ce qui permet de dépasser chaque obstacle avec détermination. Quelle place occupe la durabilité dans ce projet ? La durabilité s'articule autour de deux dimensions essentielles. D'un point de vue technologique, le stade intégrera les solutions les plus avancées en matière de gestion des ressources : récupération des eaux, efficacité énergétique, réduction de l'empreinte environnementale. Ces performances seront mesurées et certifiées selon des normes strictes. Mais l'aspect le plus fondamental est ontologique : il s'agit de la relation du stade avec son environnement. Nous avons voulu une structure vivante, qui respire et interagit avec la nature. Ce stade ne sera pas une simple enceinte sportive, mais un écosystème à part entière, s'intégrant à la forêt environnante et favorisant la biodiversité, en accueillant insectes, oiseaux et visiteurs dans une harmonie unique. Quelles innovations technologiques seront intégrées à ce stade ? Conçu comme un équipement de pointe, ce stade offrira une expérience optimale aux joueurs, aux encadrants, aux spectateurs et aux médias. Il répondra aux exigences les plus élevées pour accueillir les plus grands événements sportifs, avec, en ligne de mire, l'organisation de la finale de la Coupe du Monde.