Lors du Forum "Nexus WEFE" tenu à Tanger, le CESE a plaidé pour l'adoption d'une feuille de route nationale dédiée au nexus eau-énergie-sécurité alimentaire une approche visant à harmoniser les stratégies sectorielles pour plus d'efficacité et de résilience. Le secrétaire général du CESE, Younes Benakki, a insisté sur l'urgence d'intégrer cette approche à tous les niveaux de prise de décision, aussi bien central que territorial. L'objectif : rompre avec la gestion cloisonnée des ressources pour favoriser une synergie intersectorielle et assurer un développement durable. Parmi les recommandations clés du CESE figurent la mise en place d'un mécanisme de coordination intersectoriel, le renforcement du cadre législatif et réglementaire et l'intégration des principes du nexus dans les projets financés, notamment en partenariat public-privé. L'institution insiste aussi sur la nécessité de valoriser cette approche dans les demandes de financement soumises aux organismes internationaux. Un impératif stratégique pour l'avenir L'adoption de cette approche ne relève pas du choix, mais d'une nécessité impérieuse. Selon le CESE, la gestion des ressources naturelles au Maroc souffre encore d'une vision trop sectorielle qui nuit à leur exploitation optimale. Intégrer les interdépendances entre l'eau, l'énergie, l'alimentation et les écosystèmes permettrait d'accroître la résilience des territoires et d'améliorer l'efficacité des politiques publiques. Pour illustrer l'application du nexus Eau-Energie-Sécurité alimentaire, Younes Benakki a cité le projet de station de dessalement de l'eau de mer à Casablanca. Ce projet répond simultanément à plusieurs enjeux : garantir l'approvisionnement en eau potable et pour l'irrigation, tout en utilisant exclusivement des énergies renouvelables. Ce modèle réduit ainsi l'empreinte carbone et renforce la sécurité alimentaire en allouant près de 50 millions de mètres cubes d'eau dessalée à l'agriculture.