Raccorder 300 millions d'Africains à l'électricité dans les cinq prochaines années est à portée de main grâce à un effort de collaboration et à un engagement de mise en œuvre, ont appris les participants au Sommet africain sur l'énergie à Dar es Salam, en Tanzanie. S'exprimant lors de la première table ronde de la journée d'ouverture de ce sommet de deux jours, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a donné le ton de l'action et de la mise en œuvre, en mettant l'accent sur des solutions pratiques pour atteindre cet objectif ambitieux, allant des réformes réglementaires à l'engagement du secteur privé. Il a appelé à la participation active de diverses parties prenantes, notamment des institutions bilatérales et multilatérales, des entités du secteur privé, des organisations de la société civile et des fondations. «C'est une mission essentielle... Notre mission ici est de dire que nous avons besoin de tout le monde... Il ne s'agit pas de nous, mais de ceux qui ne sont pas là, et nous devons écouter et entendre et nous assurer que ce sommet est axé sur l'action... Nous ne pouvons pas faire des affaires à la Mickey Mouse... Nous ne pouvons pas laisser perdurer une situation où l'Afrique n'a pas assez d'électricité», a déclaré M. Adesina devant l'auditoire composé de plusieurs ministres africains de l'Energie, des partenaires internationaux au développement et des titans du secteur privé, des organisations de la société civile et des fondations qui participent à la première journée du sommet. La deuxième journée du sommet verra la participation de plusieurs chefs d'Etat de toute l'Afrique, qui se joindront à plus de 1500 autres participants. Ensemble, ils tracent la voie de l'Afrique vers l'accès universel à l'énergie. «La voie à suivre pour atteindre ces 300 millions de personnes est toute tracée», a souligné M. Adesina, distinguant l'initiative des efforts précédents. Il a souligné que ce programme vise à transformer le vaste potentiel de l'Afrique en réalité, grâce à une électrification complète. «Grâce à l'électricité, l'Afrique ne se contentera pas de répondre aux attentes, mais les dépassera, devenant un continent compétitif et prospère», a-t-il ajouté. La « Mission 300 » comprend de solides mesures de responsabilisation, notamment des systèmes de suivi et d'évaluation propres à chaque pays et l'Indice de réglementation de l'énergie en Afrique, pour suivre les progrès accomplis. «Il s'agit de rendre des comptes, d'être transparent et d'obtenir des résultats tout en permettant à l'Afrique de se développer avec fierté», a déclaré Adesina, soulignant que ce sont les effets dévastateurs des méthodes de cuisson traditionnelles basées sur le bois de chauffage et le charbon de bois, qui provoquent chaque année environ 600000 décès dus à l'exposition à la fumée, ces décès étant répartis équitablement entre les femmes et les enfants. La crise va au-delà de l'accès à l'énergie et affecte la durabilité environnementale en raison de la déforestation et de la perte de la biodiversité. «Il ne s'agit pas seulement de transition énergétique», a déclaré Adesina. «C'est une question de dignité. L'Afrique doit se développer avec dignité et fierté, et l'accès à des solutions de cuisson propre est fondamental pour réaliser cet objectif.» Il a félicité la Tanzanie d'avoir élaboré une stratégie nationale globale pour résoudre ce problème. Le sommet devrait produire deux résultats importants : la Déclaration de Dar es Salam sur l'énergie, qui décrira les engagements et les actions pratiques des gouvernements africains pour réformer le secteur de l'énergie, et la première série de pactes nationaux pour l'énergie, qui serviront de plans directeurs avec des objectifs et des calendriers spécifiques à chaque pays pour la mise en œuvre de réformes essentielles.