Behrouz Ehsani-Eslamlou, âgé de 70 ans et père de deux enfants, ainsi que Mehdi Hassani, âgé de 48 ans et père de trois enfants ont appris leur condamnation lundi 16 septembre. Deux jours plus tard, le pouvoir judiciaire des mollahs a également informé le prisonnier politique Mohammad Javad Vafa'i-Sani qu'il était condamné à mort pour la troisième fois dans la prison de Mashhad. Leur crime : « rébellion, guerre contre Dieu, corruption sur terre, et appartenance aux Moudjahidines ». Ils ont tous été arrêtés lors du soulèvement du mouvement Mahsa en 2022. Dans son dernier rapport accablant, le professeur Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme en Iran de juillet 2018 à juillet 2024, a qualifié de génocides deux grandes vagues de massacres en Iran : le massacre de 1982 et celui de 1988. Ce terme est employé car la dictature religieuse iranienne a exécuté ses opposants uniquement pour leurs croyances religieuses et idéologiques, cherchant à les éradiquer. Nasser Kanaani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, a écrit sur sa page X que « Javaid Rehman a à plusieurs reprises rendu de nombreux services à l'Organisation des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI), et son alignement évident avec ce groupe terroriste a été signalé maintes fois aux responsables des Nations Unies ». La réaction du régime iranien aux « crimes atroces » rapportés par Javaid Rehman est la meilleure preuve de la véracité de son dernier rapport. Entre temps, les chiffres restent effrayants. Depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau président Massoud Pezeshkian en août, et la formation de son gouvernement, plus de 170 personnes ont été exécutées. Les exécutions visent à soumettre la société, sans parler des prisonniers politiques. Sous le régime des mollahs, la peine de mort est utilisée comme un outil pour terroriser une société iranienne éduquée, en quête de liberté et de progrès. Le régime iranien craint un autre soulèvement, potentiellement encore plus dévastateur que celui de 2022, qui pourrait précipiter sa chute inévitable. Lors de sa récente conférence de presse, Massoud Pezeshkian a évoqué les « super-crises » qui submergent le régime, sans toutefois faire mention des exécutions et des prisonniers politiques. Il a montré qu'il n'a ni l'intention, ni la capacité de libérer les prisonniers politiques, ou d'ouvrir les portes des sinistres geôles du régime aux commissions d'enquête internationales. Pezeshkian a également montré qu'il ne veut pas et ne peut pas abolir les condamnations inhumaines à la peine de mort, ni les punitions telles que la flagellation, l'amputation et l'énucléation. En 1988, à la suite d'une fatwa (ordre religieux) mortelle de Khomeiny, plus de 30 000 prisonniers politiques ont été pendus, dont 90 % étaient membres et sympathisants de l'Organisation des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI). Sous la dictature religieuse, la société iranienne saigne chaque jour. Rien que l'année dernière, 864 personnes ont été exécutées. En 2019, au moins 1 500 personnes ont été tuées lors du soulèvement national, et 750 autres ont été assassinées lors du soulèvement de 2022, que ce soit en prison ou dans les rues. Grâce aux efforts inlassables de la résistance iranienne et des défenseurs des droits de l'homme, les Nations Unies ont déjà adopté 70 résolutions condamnant les violations des droits humains par le régime des mollahs. Face à un régime pour lequel l'exécution est un pilier central de sa stratégie de survie, Maryam Radjavi, leader de l'opposition iranienne, a lancé l'appel « Non aux peines de mort en Iran ». À ce jour, chaque mardi, des prisonniers de 21 prisons différentes entament une grève de la faim contre la peine de mort. Elle estime que les gouvernements doivent conditionner leurs relations avec le régime des mollahs à l'arrêt des exécutions et reconnaître le droit du peuple iranien à lutter pour renverser la tyrannie.