Il est des hommes qui marquent leur époque, non par leur désir de reconnaissance, mais par la force tranquille de leurs convictions et l'intégrité de leurs actions. Jamal Berraoui était de ceux-là. Un homme simple et jovial qui aimait la vie. Sa connaissance aiguë de la politique, sa compréhension des enjeux mondiaux, et son inlassable quête de justice sociale en faisaient une voix rare et précieuse. Ses mots, empreints de sagesse et de lucidité, ses articles et analyses éclairaient les vérités cachées et nous rappelaient, avec force et humanité, ce que doit être le Maroc d'aujourd'hui et de demain. Jamal voulait être une référence quand on lui reprochait ses révérences, il a finalement réussit à en être, à être de son temps et du nôtre. Jamal aimait profondément son pays, le Maroc, mais son amour ne se limitait pas à cela. Ouvert sur le monde, il croyait en l'universalité des valeurs de liberté et de justice. Son esprit critique et sa passion pour le Maroc en faisaient non seulement un observateur perspicace des réalités politiques, mais aussi un défenseur farouche des droits humains. Sa plume, souvent décrite comme déconcertante, avait cette capacité rare de dévoiler les vérités les plus complexes avec une clarté et une humanité indéniables. Ses mots résonnaient, non seulement pour leur profondeur intellectuelle, mais aussi pour leur sincérité et leur engagement inébranlable à améliorer le monde. Mais au-delà de ses talents journalistiques, Jamal était avant tout un père dévoué. Son amour pour ses enfants était le centre de sa vie, et il était particulièrement proche de sa fille Yasmine, à qui il vouait une affection et une tendresse infinies. Cet amour profond pour sa famille nourrissait aussi sa vision du monde et de la société : un monde plus juste, plus libre, où chacun, quelle que soit sa situation, mérite de vivre dans la dignité et le respect. Pour moi, Jamal n'était pas seulement l'ami, le confident, le frère. Nous nous sommes rencontrés en 1996, et depuis lors, il est devenu celui à qui je me confiais dans mes moments de doute ou de succès professionnel. Il était toujours là pour partager son expérience et sa sagesse, répétant souvent une phrase qui est restée gravée en ma mémoire : «Continue ton chemin et ne répond jamais aux attaques. » Il avait souvent raison. Jamal , tu vas me manquer, terriblement. Que la paix soit avec toi, mon Ami.