Tenue les 18 et 19 juin 2024 à Dubrovnik en Croatie, la Conférence internationale sur la gouvernance des plateformes digitales a vu la participation de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA). Représentée par sa présidente Latifa Akharbach, la HACA a plaidé lors de cette rencontre pour l'implication active de l'Afrique dans la gouvernance internationale des plateformes numériques globales. Le rôle de l'Afrique « L'Afrique doit avoir un rôle important dans la gouvernance mondiale de ces plateformes » a affirmé Akharbach lors de la cérémonie d'ouverture de cette conférence internationale organisée par l'Unesco et l'Agence croate des médias électroniques, en commémoration de la journée internationale contre le discours de haine. Latifa Akharbach qui intervenait également en sa qualité de présidente du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication, a développé plusieurs arguments en faveur de la contribution indispensable de l'Afrique à la mise en place d'un cadre universel de régulation des plateformes numériques. « Un argumentaire élaboré sur la base d'un consensus global respectant les diversités », explique un communiqué de la HACA. « En tant que continent le plus jeune du monde, 65% de sa population étant âgée de moins de 35 ans, l'Afrique, doit, dans le domaine numérique, être à la fois, en mesure d'avoir accès au progrès et de se prémunir contre les disruptions », plaide la présidente de la HACA. Urgence Cette dernière estime par ailleurs que la situation est urgente. « Car la non-gouvernance de l'action des géants de la Big Tech affecte déjà le continent de plusieurs manières. L'Afrique doit déjà faire face au brain drain et au data drain dans le contexte du développement ultra rapide de la technologie et des usages insuffisamment règlementés de l'Intelligence Artificielle » ajoute la responsable marocaine. Tout en soutenant l'initiative de l'Unesco pour la création d'un Forum mondial des régulateurs, la présidente de la HACA a appelé au développement de bonnes pratiques dédiées à l'adaptation de la gouvernance des plateformes géantes aux enjeux de souveraineté technologique, culturelle et médiatique de l'Afrique. Akharbach a cité l'exemple de la récente signature d'un accord entre le Maroc, l'UNESCO et le centre AI Movement de l'Université Mohammed VI Polytechnique. « Un accord qui a pour objet la mise en place d'un centre d'excellence dans le domaine de l'IA et des sciences de données orienté vers les besoins du continent africain au niveau des enjeux éthiques, de la gestion des données, de l'impact sur l'emploi ou encore de la transparence » détaille la même source. Cette importante conférence internationale a vu la participation des régulateurs de 70 pays des cinq continents. La rencontre a été marquée par la présence de hauts responsables de l'Unesco, des représentants de l'Union Européenne et de l'Organisation de Coopération et de Développement économiques.