Actuellement, le prix d'un litre d'huile d'olive varie entre 120 et 150 dirhams en raison d'une baisse significative de la production. Le gouvernement cherche à réguler le marché intérieur en interdisant temporairement l'exportation de cette précieuse denrée. D'après Rachid Benali, président de l'Interprofession marocaine de l'olive, cet arrêt est justifié. Il soutient cette décision gouvernementale, soulignant qu'elle répond aux demandes des professionnels du secteur, principalement dans le but de « protéger le pouvoir d'achat des consommateurs marocains. » Réduction drastique de la production Selon Benali, cette année, il y a une réduction drastique de la production tant au niveau local qu'international. « Il est difficile d'avancer des chiffres précis, mais cette diminution est indéniablement significative », confie-t-il. Il ajoute « Nous anticipons que la situation pourrait être au même niveau, voire pire que l'année dernière. Cependant, il est important de noter que la météo pourrait encore influencer ces chiffres ». Bien que cette interdiction d'exportation puisse avoir un impact sur certains secteurs de l'industrie oléicole, tels que les exportateurs, Benali estime qu'elle est nécessaire pour garantir la stabilité du marché intérieur. Actuellement, « la production locale d'huile d'olive ne suffit pas à couvrir la demande locale, et l'exportation risque d'aggraver davantage la situation », alerte-t-il. Et les prix ? Pour le professionnel, la baisse de production entraînera automatiquement une augmentation des prix. «L'entrée en vigueur de cette mesure permettra alors de stabiliser les prix », assure t-il notant aussi que « la priorité est de protéger le consommateur marocain en maintenant la production pour nous-mêmes, que ce soit pour les olives ou l'huile d'olive». Pour l'instant, il explique que les prix sont similaires à ceux de l'année dernière, mais si la situation persiste, une révision à la hausse n'est pas exclue. L'objectif est que les prix du litre d'huile d'olive ne dépassent pas les 85 dirhams, selon plusieurs prévisions. Le Maroc, deuxième producteur d'huile d'olive en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, joue un rôle majeur dans la production mondiale d'huile d'olive. En 2022, le pays a exporté plus de 217 millions de litres d'huile d'olive, enregistrant une croissance de 85% en volume et de 49% en valeur par rapport à l'année précédente. Cependant, la sécheresse qui a sévi cette année a fortement impacté la production, entraînant une augmentation des prix sur le marché intérieur. En ce qui concerne les risques pour les exportateurs, Benali rassure en affirmant qu'ils pourront s'en sortir grâce au marché local. Néanmoins, il déplore par ailleurs que « cela pourrait aussi encourager le commerce informel ».