Dans sa note d'information publiée ce mardi, le Haut Commissariat au Plan (HCP) révèle que les disparités régionales continuent de s'accentuer au Maroc. Croissance économique L'analyse des comptes régionaux de 2021 révèle des disparités significatives dans les taux de croissance du PIB entre les différentes régions du Maroc. Quatre régions se sont distinguées avec des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale (8 %) : Fès-Meknès (12,7 %), Béni Mellal-Khénifra (10,4 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,7 %), et Marrakech-Safi (8,5 %). En revanche, les huit autres régions ont enregistré des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale, variant de 4,2 % dans la région de Guelmim-Oued Noun à 7,9 % dans la région de Casablanca-Settat. Ces disparités mettent en évidence les défis persistants en matière de développement régional. Concernant la contribution des différentes régions à la création du PIB en valeur, des inégalités importantes apparaissent. À des prix courants, le HCP souligne que la région de Casablanca-Settat a généré près d'un tiers (32,2 %) du PIB national, suivie de près par les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui ont contribué respectivement à hauteur de 15,9 % et 10,5 %. Cinq autres régions ont généré un autre tiers (33,5 %) du PIB national, notamment Fès-Meknès (8,2 %), Marrakech-Safi (7,9 %), Souss-Massa (6,2 %), Béni Mellal-Khénifra (5,9 %), et l'Oriental (5,3 %). En revanche, les trois régions du sud ainsi que la région de Drâa-Tafilalet n'ont contribué qu'à hauteur de 7,7 % à la création du PIB en valeur, avec des contributions respectives de 4,8 % et 2,8 %. Ces chiffres soulignent l'accentuation des inégalités économiques entre les régions. Structure du PIB régional par secteur d'activité La répartition du PIB régional par secteur d'activité offre également des perspectives intéressantes. Le secteur primaire (agriculture et pêche), qui représente 12 % du PIB national en 2021, a une contribution qui dépasse la moyenne nationale dans la plupart des régions. Par exemple, il contribue à hauteur de 25,3 % au PIB de la région Fès-Meknès, tandis qu'il représente seulement 4,8 % du PIB de la région Casablanca-Settat. Le secteur secondaire (industrie manufacturière, mines, électricité, eau, assainissement, gestion des déchets, bâtiment et travaux publics) constitue 25,8 % du PIB national en 2021. Quatre régions affichent des parts supérieures à cette moyenne : Casablanca-Settat (37,4 %), Laâyoune-Saguia al Hamra (34 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (33,3 %), et Béni Mellal-Khénifra (29,5 %). Les activités tertiaires (services marchands et non marchands) créent plus de la moitié de la richesse nationale en 2021 (51,9 %). Certaines régions, telles que Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued-Ed-Dahab, Rabat-Salé–Kénitra, et Marrakech-Safi, sont fortement axées sur les activités de services, avec des contributions largement supérieures à la moyenne nationale. Disparités du PIB par habitant En ce qui concerne le PIB par habitant, il s'est élevé à 35 104 DH en 2021 au niveau national. Cinq régions ont affiché un PIB par habitant supérieur à cette moyenne nationale : Dakhla-Oued-Ed-Dahab (84 069 DH), Laayoune-Saguia al Hamra (66 241 DH), Casablanca-Settat (54 948 DH), Guelmim-Oued Noun (43 010 DH), et Rabat-Salé-Kénitra (41 196 DH). Dans les autres régions, le PIB par habitant a varié entre 20 971 DH (région de Marrakech-Safi) et 34 751 DH (région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima). L'accroissement des disparités du PIB par habitant est évident, avec un écart absolu moyen passant de 14 113 DH en 2020 à 14 724 DH en 2021. Dépenses de consommation finale des ménages Les dépenses de consommation finale des ménages (DCFM) en 2021 ont atteint 751,5 milliards de DH au niveau national. Les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès ont capté plus de la moitié (51,5 %) de ces dépenses, avec des contributions respectives de 25,3 %, 14,7 % et 11,6 %. Les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Marrakech-Safi ont représenté 22,6 % des DCFM, avec des parts respectives de 11,4 % et 11,2 %. En revanche, les sept autres régions ont contribué pour environ un quart (25,8 %) aux DCFM, avec des contributions allant de 0,7 % pour la région de Dakhla-Oued-Ed-Dahab à 7,2 % pour la région de Souss-Massa. Ces données soulignent l'aggravation des inégalités en matière de dépenses de consommation, avec un écart absolu moyen passant de 36,4 milliards de DH en 2020 à 40,7 milliards de DH en 2021.