«Il faut identifier aujourd'hui les obstacles au développement réel de la ZLECAf afin de les transformer en une opportunité et donner ainsi une impulsion au commerce intra-africain. Faciliter la logistique, permettra de faciliter les échanges », explique le ministre du transport et de la logistique, Mohammed Abdeljalil à l'occasion de la rencontre organisée par l'ASMEX sous le thème « Quelle logistique pour la mise en œuvre de la ZLECAf ? ». Pour sa part, Abdelaziz Mantrach, président du Pôle Logistique de l'ASMEX a insisté sur deux points essentiels à savoir la massification des flux entre les pays africains afin de réduire les coûts logistiques et être compétitifs et l'urgence d'investir dans un pavillon marocain en facilitant l'obtention de crédits pour les opérateurs économiques qui souhaitent y investir. « Il est urgent de développer des corridors logistiques qui vont relier les ports marocains vers des hubs régionaux en Afrique », a-t-il déclaré. A l'issue des débats, le Comité Scientifique du séminaire, composé de l'ensemble des acteurs de l'écosystème de facilitation des procédures et de la logistique, a formulé des recommandations concrètes pour optimiser la logistique dans le cadre de la ZLECAf. Développement de l'offre logistique L'ASMEX propose dans ce sens l'analyse des flux commerciaux et des hubs pour optimiser les synergies et éviter les redondances, la création d'un cadre institutionnel favorisant la collaboration entre les pays pour la création d'un réseau de hubs logistiques et la mise en place d'une Convention Africaine de Transport International de Marchandise pour tenir compte des spécificités des pays africains. Aussi, il est recommandé d'encourager l'adhésion des pays africains à la convention des Nations-Unies sur le carnet TIR pour simplifier le transit douanier. Réduction du coût logistique Il s'agit de la création de hubs logistiques pour optimiser les volumes de transport, l'agrégation de l'offre pour réduire les coûts de groupage des marchandises des petits exportateurs et l'optimisation du transport maritime vers l'Afrique de l'Ouest en négociant des prix plus bas en favorisant la massification des flux. Autres recommandations phares: la mise en place de mesures d'assurance claires pour réduire les risques, la facilitation du passage aux frontières avec un dédouanement rapide et des procédures simplifiées, la mise en place d'accords bilatéraux et de possibilités de cabotage pour le transport intra-africain et le développement d'une infrastructure routière dense et de corridors maritimes pour des livraisons plus économiques et respectueuses de l'environnement. Mise à niveau des infrastructures Sur ce volet, l'ASMEX préconise le renforcement de l'investissement dans les infrastructures aéroportuaires pour améliorer les opérations et réduire les coûts notamment en développant les terminaux, les voies de circulation et les installations. L'association met l'accent aussi sur le développement des chaînes de froid dans les ports et les aéroports du Maroc et les pays africains de destination pour préserver la qualité des produits exportés et la promotion de la reconnaissance mutuelle des contrôles aux frontières. Développement de la flotte Dans ce domaine, l'ASMEX propose d'abord la création d'incitations attractives pour encourager l'investissement privé dans le pavillon national, faciliter l'accès au financement bancaire en offrant des garanties de l'Etat , la mise en place de corridors intelligents de transport international dématérialisés vers les pays africains à fort potentiel, favorisant la compétitivité des produits marocains et le renforcement de la connectivité intra-africaine grâce à la mise en œuvre de l'accord Open Sky africain. Promotion du transport multimodal pour une meilleure efficacité logistique. et du transport multimodal pour une meilleure efficacité logistique. Pour atteindre ces objectifs, l'ASMEX note qu'il est essentiel de prioriser la formation dans le secteur de la logistique, en particulier celle des jeunes spécialisés dans les "green skills" pour soutenir la transition énergétique et la décarbonation du secteur au service de l'exportation marocaine.