«C'est un moment historique pour la compagnie, marquant un nouveau départ et une ambition renouvelée vers une nouvelle ère d'expansion», déclare Abdelhamid Addou, PDG de la RAM lors de la présentation des détails du contrat programme que vient de signer la compagnie avec l'Etat. La RAM s'engage dans un plan de développement visant à devenir un transporteur global d'ici 2037. En 2019, Royal Air Maroc disposait de 60 avions, a transporté 7,5 millions de passagers, a réalisé un chiffre d'affaires de 16,5 milliards de dirhams et a desservi 99 destinations. Son taux de remplissage était de 70%. En 2037, la compagnie prévoit de posséder 200 avions, de transporter 31,6 millions de passagers, de réaliser un chiffre d'affaires de 94 milliards de dirhams et de desservir 143 destinations. Son taux de remplissage devrait atteindre 82%. Une offre renforcée D'après les explications de Addou, à court terme, la compagnie compte renforcer son offre sur le réseau existant et développer les réseaux moyen-courrier et long-courrier. Elle ouvrira également de nouvelles lignes long-courrier, lancera une approche "point-à-point" dans le tourisme et l'ethnique. Parmi les ouvertures de lignes prévues d'ici 2027, le PDG de la compagnie cite Manchester, Munich, Zurich, Naples, Tripoli, Ndjamena, Abuja, Nairobi, Johannesburg, et l'Île de Sal au Cap-Vert, ainsi que Beyrouth, Amman, Los Angeles, São Paulo, Rio de Janeiro, Pékin et Guangzhou. À moyen terme, Royal Air Maroc deviendra un transporteur global, doublant sa flotte et ouvrant de nombreuses lignes moyen-courrier et long-courrier sur les quatre continents. Parmi les ouvertures de lignes prévues d'ici 2037, on compte des destinations telles que Varsovie, Budapest, Dublin, Lille, Copenhague, Berlin, Düsseldorf, Oslo, Hambourg, Stuttgart, Prague, Vienne, Stockholm, Birmingham, Bucarest, Athènes, Catane, Florence, Faro, Alicante, Bilbao, Palma de Majorque, Oran, Khartoum, Kigali, Dar Es Salaam, Addis Abeba, Koweït, Mascate, ainsi que des vols directs entre Rabat et New York, Marrakech et New York, San Francisco, Chicago, Boston, Toronto, Mexico, Buenos Aires, Lima, et des destinations en Asie comme New Delhi, Kuala Lumpur, Shanghai, Tokyo et Séoul. Quid du réseau domestique ? Addou souligne également que la compagnie adoptera également une nouvelle approche transversale du réseau national pour mieux connecter les villes du Royaume, désenclaver les régions reculées et promouvoir le tourisme intérieur. « En plus du réseau radial basé sur le hub de Casablanca, un projet de réseau intérieur transversal sera développé pour les 12 régions du pays », annonce t-il précisant que de nouvelles dessertes seront proposées au départ de Casablanca, Rabat et Agadir, et de nouvelles lignes transversales relieront Fès, Nador, Oujda, Guelmim, Laayoune et Dakhla. Au total, 46 lignes seront desservies avec 173 fréquences, utilisant des modules adaptés pour les vols court et moyen-courrier. Nouvelles acquisitions d'avions Interrogé sur les performances de l'année 2022, le PDG de la RAM reste discret sur les chiffres, mais admet que les résultats sont satisfaisants et dépassent les attentes. «Nous avons dépassé le chiffre d'affaires réalisé en 2019 et nos résultats sont presque au même niveau ce qui a permis à la compagnie de financer ses besoins en capital pour l'achat d'avions et a lancé un appel à consultation dans ce sens avant même la signature du contrat programme», explique Addou. Cet appel d'offres vise l'acquisition de 10 avions dont 7 sont déjà sécurisés en phase de contractualisation, tandis que les autres font l'objet de négociations. Le premier avion sera livré le mois prochain, tandis que les autres le seront à partir de mars 2024 jusqu'à la fin de l'année 2029. Le même professionnel ajoute qu'un autre appel d'offres sera prochainement lancé pour les avions restants, en fonction des segments d'avions et d'un calendrier de livraison jusqu'en 2037. Les raisons de la hausse des prix Sur la hausse des prix des billets, Addou explique que le problème réside dans le manque d'offre. D'après lui, Royal Air Maroc fait face à la concurrence d'environ cinquante compagnies aériennes, qui fixent les prix en fonction de l'offre et de la demande. «Parfois, nous pouvons vendre des billets à 2000 DH alors que nos concurrents les vendent à 7000 DH, ce qui entraîne une perte de revenus qui aurait pu être utilisée pour l'acquisition d'avions », justifie t-il ajoutant qu'avec une offre plus importante prévue dans les années à venir, les prix devraient baisser.