Chaque 15 février, le monde célèbre la Journée internationale du cancer de l'enfant. Selon l'OMS, un cancer est diagnostiqué, annuellement, chez 400.000 enfants et adolescents âgés de 0 à 19 ans. Toujours d'après l'OMS, la majorité des enfants vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne sont pas en mesure d'obtenir systématiquement les traitements anti-cancer nécessaires. Résultat ? Près de 100.000 enfants en meurent chaque année. Bon taux de guérison Une situation à laquelle le Maroc tente d'y remédier à en croire les chiffres avancés par Laila Ben Hmidoune, directrice de l'Hôpital 20 aout à Casablanca, lors de la célébration de la Journée internationale du cancer pédiatrique. Cette dernière a indiqué en effet que le budget alloué aux médicaments est passé, au niveau de l'hôpital, de 34% en 2018 à 55% en 2022. Un chiffre qui vient conforter les propos de Moulay Hicham Afif, Directeur du CHU Ibn Rochd affirmant que le Maroc a réalisé de grandes avancées durant la dernière décennie en termes de prise en charge du cancer de l'enfant. De son côté, Said Benchekroun, président de l'Association de soutien aux malades du sang et aux enfants atteints de cancer (Agir) a expliqué, à cette occasion, que le taux de guérison varie entre 60 et 70%. Un taux qui rejoint celui enregistré dans des pays à revenu élevé, où des services complets sont généralement accessibles (80%). Comment traquer le cancer de l'enfant ? Si le cancer de l'enfant n'est généralement ni évitable, ni dépistable, des signes d'appel variables sont toutefois à surveiller comme l'indiquent les spécialistes en oncologie pédiatrique. Souvent trompeurs car ils peuvent s'observer au cours de maladies bénignes fréquentes chez l'enfant, lorsque ces symptômes sont persistants, ils doivent toutefois alerter parents et médecins. Pâleur, fatigue, fièvre, perte de l'appétit, douleurs osseuses ou articulaires, hématomes, douleurs abdominales, maux de tête, déficit visuel, troubles de la marche, chutes, torticolis ou encore des vomissements répétés... sont autant de symptômes alarmants. Les formes les plus fréquentes de cancer pédiatrique dans le monde sont la leucémie, les cancers du cerveau, les lymphomes et les tumeurs solides (forme volumineuse) telles que le neuroblastome et la tumeur de Wilms. « Au Maroc, la leucémie aigue vient en tête suivie des lymphomes puis du cancer du rein. Sont également fréquents les cancers osseux, les cancers cérébraux et ceux de la rétine », énumère-t-on auprès d'Agir. Décès évitable, pourtant... « La plupart des cancers de l'enfant peuvent être guéris grâce aux médicaments génériques et à d'autres formes de traitement, dont la chirurgie et la radiothérapie. Le traitement du cancer de l'enfant peut avoir un bon rapport coût/efficacité, indifféremment du niveau de revenu du pays », note un rapport de l'OMS sur la situation au niveau mondial datant de 2021. Ce document explique que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les décès évitables dus aux cancers de l'enfant résultent d'une absence de diagnostic, d'un diagnostic erroné ou tardif mais aussi de difficultés d'accès aux soins, de l'abandon du traitement, de la toxicité des traitements et du taux de rechute plus élevés.