Les cancers de l'enfant existent bel et bien même s'ils sont plus rares que chez les adultes. Ils représentent 1 à 3% de l'ensemble des cancers. Au Maroc, les registres du cancer de Casablanca et Rabat montrent 35 000 nouveaux cancers chaque année, dont 1 000 chez l'enfant de moins de 15 ans. Les garçons sont plus touchés que les filles. Le cancer de l'enfant n'est pas contagieux mais ils existent des facteurs prédisposant comme la trisomie 21 ou le mongolisme et quelques rares tumeurs rétiniennes bilatérales dont certaines sont héréditaires. Dans la très grande majorité des cas, il n'y a pas d'origine connue à ces cancers. Les types les plus fréquents sont les leucémies et les lymphomes, regroupés sous le nom d'hémopathies malignes ou de cancers du sang et des ganglions, qui constituent 50% de tous les cancers chez l'enfant. Les 50% restants correspondent à des tumeurs solides. «Il n'existe aucun signe clinique spécifique du cancer de l'enfant» Il s'agit de tumeurs du système nerveux central, du neuroblastome, du néphroblastome, de tumeurs osseuses, de tumeurs musculaires et de tumeurs rétiniennes. Faire un dépistage n'a pas un intérêt pratique. Pourquoi ? Parce-que les cancers de l'enfant sont nombreux et évoluent rapidement. Dans certaines familles à risque (antécédents de rétinoblastome, de mongolisme, d'anomalie connue), une surveillance devra être instaurée. Il n'y a pas de signe précurseur qui puisse permettre de savoir si l'enfant est atteint de cancer. Le plus souvent, ce sont des signes anodins tels que la fatigue, un essoufflement, de la fièvre, des douleurs localisées, une grosseur anormale, des troubles neurologiques, des urines sanglantes...face à ces symptômes la vigilance doit être requise ! Tout signe qui persiste en s'aggravant, sans cause évidente, requiert une consultation. Le parent devra emmener le petit chez un médecin généraliste ou un pédiatre. Ce médecin analysera les différents signes cliniques et décidera des examens complémentaires pour confirmer ou infirmer rapidement le diagnostic et orienter le malade vers un spécialiste ou un centre spécialisé dans le cancer de l'enfant. Un enfant atteint de cancer peut, dans la majorité des cas, recouvrir la santé. Sous quelles conditions ? Si le diagnostic est précoce et que le traitement adéquat est pratiqué au sein d'une unité spécialisée. Ces unités spécialisées existent à Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès. Dans le traitement du cancer et des maladies du sang chez l'enfant, elles soigneront le malade conjointement avec le médecin de proximité. Souvent, l'enfant guéri du cancer peut tout faire. Il retrouve une vie normale et recommence à étudier, jouer, faire du sport. A l'âge adulte, il pourra correctement travailler et donner naissance à des enfants sains. Traitement et risques liés Les médecins recourent à différentes méthodes de traitement pour soigner les cancers de l'enfant. A titre d'exemple, on peut citer la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie. Ces moyens de traitement sont, pour la plupart du temps, associés à des protocoles définis selon le type, le stade du cancer et l'âge de l'enfant. Un traitement qui suppose de prendre en compte les risques éventuels qui sont liés aux soins apportés. Dans ce cas précis, on parlera d'effets secondaires immédiats chez l'enfant. Ce sont des vomissements, une perte de cheveux, des risques infectieux et hémorragiques qui peuvent apparaître. Des effets qui cessent avec l'arrêt des traitements. Les complications et les séquelles à long terme sont devenues plus rares avec les traitements modernes. Afin d'éradiquer le cancer de l'enfant au Maroc, chaque service hospitalier est soutenu par une ou plusieurs associations de parents ou de bienfaiteurs. Ces associations aident l'unité en proposant des médicaments ou du matériel. Elles aident par ailleurs les familles grâce à un soutien médical, social et psychologique. Certaines associations offrent l'hébergement aux familles résidant loin du centre de traitement, comme le fait par exemple la Maison de l'Avenir à Rabat, et les Maisons de Vie de l'association Lalla Salma qui lutte contre le cancer à Casablanca, Agadir, Fès et bientôt Marrakech.