À la fois tradition et modernité, l'exposition « Poétique du patrimoine » jette une passerelle entre passé et présent. Qu'il soit matériel ou immatériel, le patrimoine est à la fois transmission et création. Il s'agit là d'une expression tout à fait personnelle promise à la postérité, d'un don de soi à tous. De gauche à droite - Rachid Rhenimi, Tania Chorfi, Amina Benmansour, Bouchra Berrada et Hicham Soulahi. Poétesse, nouvelliste et peintre, Amina Benmansour place la ville de Fès au coeur de sa création plastique. Personnage central de son oeuvre, la capitale spirituelle prend corps grâce à une palette étincelante, mais aussi aux d'étoffes, épices, henné ou encore roses séchées. Les différents sens du spectateur sont mobilisés, plongeant ce dernier dans une profonde nostalgie. Artiste multiple, Rachid Ghennimi donne ici à voir ses talents de céramiste. Ses bas-reliefs ou fresques revêtent différentes nuances d'ocre. Peuplées de créatures, notamment mythologiques, ses oeuvres révèlent une quête spirituelle et assoient son statut de créateur à travers ce matériau sacré qu'est l'argile. Hicham Soulahi est un artiste résolument contemporain. En faisant côtoyer dictons populaires et objets presque immaculés, l'artiste invite le spectateur à un va-et-vient entre ces deux éléments et le fait participer à la construction du sens, non sans interroger leur dimension sociétale. Pour Bouchra Berrada, présidente du Directoire de la Banque Populaire Rabat-Kénitra, « Exprimer son attachement au Patrimoine relève d'un sentiment largement partagé, qu'il s'illustre par une démarche institutionnelle ou qu'il prenne la forme d'actions associatives ou encore d'initiatives individuelles. Cela dit et quel que soit l'angle d'intervention, il est indéniable que l'intérêt porté au Patrimoine – pour le préserver, le mettre en valeur ou l'enrichir- contribue fortement à l'affirmation et la consolidation d'une identité nationale ».