Le plus dévastateur des incendies, attisé par des "vents changeant" de direction et "la chaleur", a brûlé près de 9.000 hectares dans la Sierra de la Culebra (Nord-Ouest), ont indiqué les autorités régionales de Castille-et-Léon. Plus de 200 habitants de cette zone montagneuse proche de la frontière avec le Portugal ont dû être évacués face à l'avancée des flammes, ont-elles ajouté. Un autre incendie s'étant déclaré sur un terrain jouxtant le parc du Puy du Fou Espagne, près de Tolède, dans la région de Castille-la-Manche (centre), a entraîné l'évacuation des visiteurs et des employés. "Compte tenu de l'incendie qui s'est déclaré sur un terrain jouxtant le Puy du Fou, la direction du parc a décidé d'évacuer le site et d'annuler le spectacle nocturne pour des raisons de sécurité", a indiqué la direction de cette filiale du célèbre parc français, qui a ouvert ses portes l'an dernier. Au total, "2.500 visiteurs et 700 employés" ainsi que "200 oiseaux et 55 chevaux" ont été évacués mais personne n'a été blessé ni même "mis en danger", a ajouté la direction du parc dans un communiqué. Dans le nord-est du pays, des centaines de pompiers luttaient toujours contre plusieurs autres incendies en Catalogne lors du "jour le plus compliqué de cet épisode sur le plan de la météo", selon eux. Un feu s'étant déclaré près de Baldomar, dans la province de Lérida, a détruit environ 1.000 hectares de forêt, selon les autorités. Dans la région voisine de l'Aragon, au moins 1.200 hectares ont été brûlés par un feu dans la municipalité de Nonaspe, a indiqué la préfecture. Intervenant lors d'une conférence organisée à Madrid à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la sécheresse et la désertification, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a rendu hommage aux pompiers "qui risquent leurs vies en première ligne des incendies". Ces feux de forêt se sont déclarés alors que l'Espagne est touchée, comme la France ou l'Italie, par une vague de chaleur extrême, conséquence directe du changement climatique, selon les scientifiques. D'après l'Agence météorologique espagnole (Aemet), les températures ont franchi une nouvelle fois les 40 degrés dans plusieurs zones du centre, comme à Tolède ou Ciudad Real, du nord-est, comme à Saragosse ou Lérida, et du sud du pays, comme à Cordoue. Cette vague de chaleur, inhabituelle à ce stade de l'année en Espagne, a entraîné depuis le weekend dernier une explosion des températures, avec des pointes allant jusqu'à 43 degrés, et devrait durer jusqu'à samedi. L'Espagne, qui a connu cette année son mois de mai le plus chaud depuis le début du siècle selon l'agence météorologique, a déjà traversé quatre épisodes de températures extrêmes sur les dix derniers mois en incluant celui-ci. "Nous sommes face à des températures qui ne relèvent plus de l'anecdote", a insisté Pedro Sanchez. Nous sommes "face à un processus qu'il est impossible de nier, face à une évidence scientifique (...) Le réchauffement climatique entraîne la multiplication d'évènements climatiques extrêmes, comme la canicule que nous vivons actuellement", a-t-il insisté. Les pays méditerranéens, dont l'Espagne, font parties des zones du monde les plus touchées par le manque d'eau et les conséquences du changement climatique. Selon le gouvernement espagnol, 74% du pays fait face à un risque de désertification.