Ayman Harrandou, étudiant et coordinateur des étudiants marocains en Ukraine s'est empressé de quitter l'Ukraine juste après l'invasion russe en compagnie d'autres Marocains à bord d'une voiture pour rejoindre la Roumanie. Selon lui, la situation est compliquée. «Nous avons rencontré beaucoup de difficultés pour rejoindre la frontière. Cela fait deux jours que nous sommes bloqués par les embouteillages au niveau du passage frontalier », confie-t-il à l'Observateur du Maroc et d'Afrique. Néanmoins, souligne-t-il, un accueil convivial leur a été réservé par des associations ukrainiennes qui leur ont proposé de la nourriture, de l'eau et des couvertures. Selon les chiffres officiels, entre 8.000 et 10.000 étudiants marocains ont choisi l'Ukraine pour poursuivre leurs études. Le ministère des affaires étrangères indique que 3.000 sont rentrés au Maroc avant l'offensive russe. Le même ministère précise que 2.030 Marocains, au total, ont pu quitter l'Ukraine à travers les postes frontières dont 835 via la Pologne, 549 en Roumanie, 346 en Hongrie et les 300 restants en Slovaquie. Dès qu'il franchira le sol roumain, Ayman attendra les vols spéciaux prévus par la Royal Air Maroc qui a mis en place des vols spéciaux pour la communauté marocaine établie en Ukraine au départ des pays limitrophes de l'Ukraine à des tarifs exceptionnels. Dans un premier temps, trois vols seront opérés mercredi 02 mars, au départ de Bucarest (Roumanie), de Budapest (Hongrie) et de Varsovie (Pologne) à destination de Casablanca au tarif fixe de 750 dirhams TTC. Ces vols sont exclusivement réservés aux Marocains établis en Ukraine et aux membres de leurs familles. Les autorités marocaines se mobilisent Depuis le déclenchement de la crise en Ukraine, les autorités marocaines ont mis en œuvre une batterie de mesures pour évacuer les citoyens marocains résidant en Ukraine par des couloirs sûrs. Les ressortissants marocains ont été appelés à se rendre aux points d'accès frontaliers avec la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie, où des cellules d'accueil et d'accompagnement ont été mises en place. En Hongrie par exemple, l'ambassade a noué des contacts avec les autorités hongroises afin de permettre aux citoyens marocains de traverser la frontière hongroise sans visa. L'ambassade du Maroc à Bucarest a mis à la disposition des ressortissants marocains arrivant d'Ukraine à travers les points de passage terrestres de Roumanie, un centre d'accueil sur place. Et en coordination avec les autorités roumaines, un visa de 15 jours a été accordé aux concernés. Des représentants diplomatiques ont fait même le déplacement afin de faciliter le passage des citoyens aux points frontaliers et apporter l'assistance nécessaire aux Marocains dans les quatre pays voisins. Bloqués et désespérés Toutefois, beaucoup d'étudiants sont toujours pris au piège dans des villes comme Kiev, Soumy ou encore Kharkov. Les villes sont encerclées ce qui rend difficile leur rapatriement. «Plus de 30 ressortissants marocains, étudiants et travailleurs, sont bloqués dans ces villes. Sur les réseaux sociaux, bon nombre de vidéos circulent, montrant des jeunes en détresse lançant des appels aux autorités afin qu'une issue soit trouvée. Siham, une étudiante marocaine de Kiev confie qu'elle est bloquée chez elle. Elle vit dans la terreur et ne peut même pas allumer la lumière de sa chambre. «Les supermarchés sont vidés de nourriture. Et la ville vit au rythme de bombardements. Nous avons vu des choses horribles et nous ne pouvons même pas fuir jusqu'au métro pour nous cacher », déclare t-elle précisant que sa famille au Maroc est dans l'inquiétude totale.