Connu pour son « Loko », Amine K, l'un des Dj marocains les plus réputés de sa génération a livré un show le mercredi 9 juin à Rabat avec une vue splendide sur la Cathédrale. Le Dj qui a présenté ses sets les plus exclusifs s'est produit en compagnie des DJs Unes et Anass, des circassiens de l'école Shems'y, Hamza Alouani et Mohamed Makhloufi et du grapheur Ed Oner. « C'était un stream de folie a écrit Amine K sur sa page instagram, Quelle semaine ! Après Marrakech et les master-class au Studio Hiba, ce show en face de la cathédrale de Rabat, c'est juste magnifique...il y avait tant d'amour... ». Et Amine K sur le toit de l'Institut français à Rabat Un chasseur de son hors du commun Amine K, concepteur du collectif « Moroko Loko », Créé en 2010, ce concept de soirées musicales cartonne au Maroc où il a fait plusieurs émules qui n'égalent toutefois pas sa notoriété. En sept ans, la Loko est devenue un phénomène national qui s'exporte grâce à la personnalité de son promoteur. Chasseur de sons avant tout, il est en recherche perpétuelle et à l'affût des nouveautés, un mélange de cultures et de couleurs permettant une réelle originalité pendant ses sets. Influencé par les plus grands Djs comme Danny Tenaglia, Deep Dish, Hernan Cattaneo, ou encore Matthew Dekay... Amine K a mixé dans plusieurs festivals en Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amérique et Australie. Véritable ambassadeur marocain de la musique électronique dans le monde, Amine K. estime que son job consiste à « faire sourire les gens en partageant sa musique, que ce soit en tant que DJ ou à travers ses productions », le bonheur étant au cœur de tout ce qu'il fait. Grâce à la production et au DJing, Amine découvre une vie sans restriction. La majorité de ses productions présentent des odes à ses racines africaines, cependant, ses influences musicales varient de Danny Tenaglia à Deep Dish, Erick Morillo, Nick Warren et même BB King. Ses apparitions sélectives sur des labels ont été des moments poignants de sa carrière musicale. Sol Selectas s'est avéré être une rampe de lancement vers le monde, leur famille des plus accueillantes. Des sorties plus récentes sur Aeon d'Alex Niggeman et le réputé Get Physical Music sont un marqueur de l'évolution du son d'Amine. En tant qu'artiste en tournée, il a embrassé l'inconnu, plantant le drapeau de la musique électronique dans de nouveaux territoires à travers le monde, aidant à développer de véritables communautés underground partout, du Myanmar à Maurice. En 2019, il fait ses débuts à la « Boiler Room » au Grid à Dubaï et anime des soirées Moroko Loko à Montréal, Tokyo, Paris et Berlin. Réputé pour son « son » aux influences africaines, il se produit chaque année au célèbre Festival « Burning Man » dans le désert du Nevada (USA). View this post on Instagram A post shared by Amine K (@amineloko) « Je ne prépare jamais mes sets » Lobservateur.info. Parlez-nous un peu des sets concoctés spécialement pour la nuit électronique ? Amine K. Je ne prépare jamais mes sets. Je n'aime pas cela car un set doit être adapté au lieu, au Mood, à la Vibe, au public... J'étais néanmoins ravi de jouer devant un vrai public même si le nombre des invités était limité, chose qu'on n'a pas eu depuis très longtemps. Je n'ai donc rien préparé avant. Par contre, sur place, c'était assez spécial parce que le public était éclectique, le lieu était magique, il y avait une énergie qui m'a beaucoup inspiré, et je pense que j'ai fait quelque chose d'assez spécial, d'assez « deep » (profond) et d'assez pointu, tout en mélangeant plusieurs sonorités ethniques avec un peu de house, de disco, de minimal, bref, un peu de tout. Vous vous êtes produits sur les scènes du monde entier. Le public marocain est-il différent des autres ? Y-a-t-il une ambiance particulière au Maroc ? Le public marocain est spécial, c'est le meilleur public du monde. Quand on lui donne, il vous rend au centuple. Je suis toujours très ému de jouer au Maroc. Ils ont un truc, ils dansent, ils chantent, ils crient, ils donnent de l'amour, ils sont très expressifs et je les adore. Que pensez-vous de la jeune génération de Djs au Maroc ? Je suis très fier d'eux. Quand j'ai commencé il y a 15 ans au Maroc, il n'y avait pas grand monde, mais ils ont bien évolué et maintenant, il y a pleins de Djs de la nouvelle génération qui jouent au Maroc mais qui s'exportent aussi à l'étranger. Il y a aussi de super bons producteurs chez nous, il y a plein de soirées, pleins de festivals, ...c'est clair, avec la crise, on revient de loin et ce qui se passe en ce moment est vraiment super. Vous avez aussi donné des marsterclass. Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes marocains qui souhaitent se lancer dans le domaine ? C'était génial. C'est la première fois que j'anime une masterclass. On a eu des jeunes qui sont venus de partout, il y a même un type qui est venu de Midelt en car pour assister à la rencontre. C'est ce qu'on appelle en anglais « dedication » (dévouement) et ça me fait vraiment plaisir de voir l'engouement chez les jeunes pour cette musique et cette culture. Le seul conseil que je peux donner aux jeunes c'est de travailler plus que tout le monde, c'est la seule manière de réussir dans ce domaine. Il faut aussi croire en soi et ne pas faire comme les autres. Il faut être unique, car il n'y a aucun intérêt à calquer les autres djs ! Des projets ? J'ai pas mal de projets à venir au Maroc, on a déjà réalisé quelques-uns, on attend que les restrictions sanitaires se relâchent un petit peu, avant d'aller plus loin. A l'étranger, j'ai mes tournées qui reprennent, j'ai pas mal de dates en Europe cet été, et à la fin de l'été, je vais aux USA. Puis, en rentrant, en septembre, j'espère que la vie aura repris son cours normal dans le monde, en Europe, en Asie, en Amérique Latine et en Australie... Mais c'est clair qu'on repart de plus belle ! Propos recueillis par Kawtar Firdaous