Mohamed Hamidi a présenté ses œuvres à la première édition de la Menart Fair, à Paris. Les tableaux exposés à cette foire contemporaine gratuite font partie du travail récent de l'artiste « qui utilise désormais la peinture cellulosique pour réaliser ses toiles ». Une foire contemporaine gratuite Menart fair 2021 à Paris L'ancien ministre français de la culture Jacques Lang à l'exposition « Je suis ravi d'exposer à Paris, confie Hamidi, car il y a d'abord le retour à la vie et le retour des expositions d'une part et d'autre part, le plaisir de l'exposition de mes œuvres en compagnie d'autres grands artistes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ». Pour l'artiste, « les œuvres exposées sont l'aboutissement d'une longue période de recherche qui a débuté dans les années 60 sur la symbolique et les couleurs. Cette nouvelle technique utilisant la peinture cellulosique me permet de m'exprimer pleinement tout en m'ouvrant de nouveaux horizons. Cette période de pandémie a agi comme un catalyseur et m'a permis de synthétiser l'ensemble de ces recherches ». Cette foire internationale d'art moderne et contemporain dédiée aux artistes du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord a permis au public de découvrir les talentueux jeunes artistes venus du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte, de Syrie, du Liban, de Palestine, d'Israël, de Jordanie, d'Iraq, d'Iran, d'Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis, ou encore du Yémen. Complètement gratuite, cette rencontre internationale a permis d'admirer le travail innovant de 70 artistes, venus exposer quelque 180 œuvres. En tout, 22 galeries d'art ont sélectionné avec soin le meilleur des artistes modernes et contemporains, photographes, peintres, sculpteurs, vidéastes... Ligne et corps non visibles Mohammed Hamidi En 50 ans de création et tout au long d'un parcours d'une variété et d'une richesse exceptionnelle, Mohamed Hamidi est aujourd'hui l'une des plus grandes figures de la peinture marocaine. L'artiste a tout exploré, du figuratif à l'abstrait, des nus aux nature mortes, des thèmes de l'Afrique à l'Europe, avec une seule constance : la ligne, les signes-symboles et les couleurs. Mohamed Hamidi a été formé à Paris, en 1962, dans l'atelier du peintre décorateur et "fresquier" Jean Aujame. En 1969, date charnière pour l'Histoire de l'Art marocain, il a participé au manifeste de la Place Jamaa El-Fna. Cette exposition-réflexion sur la culture nationale et l'identité du Royaume en pleine période postcoloniale, menée et organisée avec d'autres artistes majeurs de l'Art marocain est un événement fondateur de l'art moderne au Maroc. Durant cette courte période, la réflexion de Hamidi le porte à approfondir ses recherches et ses travaux sur le cubisme, la nature morte et le nu qu'il interprète selon ses dire "à sa façon" : fragmentée et géométrique. La ligne et le corps non visibles pour dépasser les tabous sont sa marque de fabrique. Hamidi étudie et apporte sa touche reconnaissable entre toutes en intégrant des influences multiples. Il se tourne ensuite vers l'architectural, l'utilisation de plans, de masses et de formes colorées qui s'interpénètrent, séparés par l'usage récurent de la ligne qui caractérise de façon indélébile son œuvre. En collaborant avec les artistes tels que Melehi, Belkahia, Chebâa, l'artiste participe à l'essor de l'enseignement de l'histoire de l'artisanat marocain, du travail du tapis et du bijou à la céramique. En 2019, deux de ses œuvres ont été acquises par le Centre Pompidou de Paris.