Voici une fille qui n'a pas la langue dans la poche. En fait, elle n'a pas de poche. Libre cours est accordé à ses coups de sang. La façade trompeuse de ses réalisations charme et fait réfléchir. Monia Abdelali est une râleuse au cur gros comme ça. Après une dense engueulade, elle caresse à rebrousse poil. Ce qui ne l'empêche pas de teindre un sourire empli de malice. Son travail est une succession de situations gravées dans la drôlerie, avec des rappels à l'ordre nonchalamment édictés. Ce cinglant verbiage est une façon légitime d'essayer de comprendre un travail tissé dans une étonnante pluralité. Monia Abdelali est, à elle seule, une famille nombreuse. Une famille, pas un rassemblement. Ce qu'elle évoque sort des tripes, n'a rien à voir avec les troupes. Son entourage, proche ou éloigné, réel ou imaginé, guide en garde-fou des sorties passablement rageuses. Monia a choisi de nous interpeller en usant de la majesté des couleurs vives, cinglantes, pures. Son attachement à sa terre, ses voyages à répétition, ses multiples apprentissages américains où elle fait ses classes, font aujourd'hui d'elle une artiste polyglotte. Monia peint et dessine. Monia questionne sans forcément répondre. Monia dénonce sans pour autant juger. Son amour pour la bande dessinée, son rapport à l'art brut, sa touche définitivement pop, son ton psychédélique, son SON Voilà qui installe Monia en forte frappe dans un univers contemporain arabe jonché d'installations, visiblement récemment contractées, et où l'éphémère est religion. Voici une fille qui peint, qui sculpte et qui vit. Pas de son art, mais de ses coups de sang. La façade trompeuse