Par : Rajae OUMALEK Pèlerinage L'Arabie saoudite a considérablement réduit le nombre de pèlerins vers les Lieux saints en révisant à la baisse les quotas des différents pays musulmans, y compris le Maroc. Les travaux en cours autour de la Mecque n'expliquent pas tout. Comme nous l'écrivions dans ces mêmes colonnes dans L'Observateur du Maroc paru le 28 juin dernier, l'épidémie de coronavirus donne des sueurs froides aux Saoudiens. L'Arabie saoudite vient d'ailleurs de publier un communiqué à ce sujet déconseillant aux personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques d'effectuer le pèlerinage à La Mecque. « Il est recommandé de reporter le hajj et la Omra cette année pour les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques comme le diabète, les problèmes respiratoires, les maladies affectant le cœur et les reins, les personnes atteintes d'immunodéficience, les femmes enceintes et les enfants », précise le ministère saoudien de la Santé, précisant que ces conditions entrent dans le cadre de « mesures préventives spéciales pour le coronavirus MERS ». Cette alerte pourrait engendrer une nouvelle baisse du nombre de pèlerins cette année. Donc, les travaux menés actuellement dans les Lieux saints n'expliquent pas tout quant à la réduction des quotas accordés par l'Arabie saoudite aux différents pays musulmans et fixant le nombre de pèlerins pour chacun de ces pays. Même si elles ne le disent pas ouvertement, les autorités saoudiennes ont surtout peur de voir l'épidémie se propager. Surtout qu'à l'heure actuelle, le virus en cause échappe encore au contrôle des autorités sanitaires. Pour rappel, à cause du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient MERS-CoV, puisque c'est de ce virus qu'il s'agit, l'Organisation mondiale de la santé a enregistré 70 cas confirmés dont 39 mortels, victimes d'infections respiratoires aiguës sévères (IRAS). D'ailleurs, le ministère de la Santé d'Arabie saoudite a récemment annoncé 2 cas supplémentaires confirmés en laboratoire, une femme de 41 ans à Riyad et un homme de 32 ans, dans la région orientale et le décès d'un cas confirmé précédemment. En plus de l'Arabie Saoudite, l'OMS a reçu des notifications de cas confirmés essentiellement en provenance des Emirats arabes unis (EAU), de la Jordanie et du Qatar. Par ailleurs, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et la Tunisie ont aussi notifié des cas confirmés en laboratoire. Il s'agit soit de malades transférés pour recevoir des soins, soit de voyageurs revenant du Moyen-Orient et tombés malades par la suite. En France, en Italie, au Royaume-Uni et en Tunisie, il y a eu une transmission locale limitée à des patients qui n'étaient pas allés au Moyen-Orient mais qui avaient été en contact étroit avec les cas probables ou confirmés en laboratoire, précise l'OMS. Dès son apparition, le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient MERS-CoV a été vite confondu avec le Sras. Cette infection apparue pour la première fois en Chine en novembre 2002 avant de provoquer une épidémie en mai 2003. En tout cas, les Saoudiens minimisent la gravité et l'ampleur des dégats du coronavirus. Du côté marocain, Anas Rouissi, dirigeant de l'agence de voyage Transatour, a confirmé qu'aucun cas n'a été enregistré parmi les « visiteurs » marocains des terres saintes au cours de ces derniers mois. Même si, selon notre interlocuteur, beaucoup de groupes nationaux ont fait le déplacement à la Mecque pour accomplir leur Omra.