De nombreux jeunes misent sur les métiers liés aux IT, d'autres sur ceux en rapport avec l'offshoring. Mais certains n'ont d'yeux que pour l'audiovisuel. Quelles sont alors les opportunités qu'offre ce secteur. Réponses du DG de l'ESAV. L'Observateur du Maroc. L'audiovisuel, le design graphique et le multimédia sont-ils des secteurs qui recrutent actuellement ? Vincent Melilli. Les professions de l'audiovisuel ne débouchent pas uniquement vers le cinéma, celles du design graphique vers la mise en page et la conception visuelle et graphique de la pub et du print. La télévision est un important recruteur de ces profils de jeunes diplômés d'école d'art visuels qui sont à la fois des créatifs et des techniciens. Les étudiants sortis du département cinéma sont directement opérationnels pour la fabrication des contenus télé. Les compétences des designers graphiques, qui conçoivent les habillages, les génériques et qui construisent l'identité visuelle et graphique des chaînes apportent une plus value incontestable et incontournable à ces diffuseurs. Ceci est encore plus évident pour les nouveaux médias : le développement d'Internet et des réseaux sociaux font de l'audiovisuel, du design graphique et du média design (ou multimédia) des secteurs d'activité à fort potentiel de croissance. Les agences de communication demandent de plus en plus de conceptions audiovisuelles pour alimenter les campagnes de promotion sur les réseaux sociaux. Les créateurs de ces contenus et les collaborateurs à l'image, au son, au montage à la fabrication de ces contenus sont très attendus sur ces nouveaux médias. Les designers graphiques quant à eux ont un rôle central à jouer dans le développement des nouvelles professions du web. Oui, les « ESAViens » ont de l'avenir ! Quelles questions doit se poser un bachelier qui s'intéresse au cinéma (ou au design graphique) pour être certain qu'il est fait pour ce domaine ? La réponse est identique pour les deux départements : il faut qu'il soit extrêmement motivé. Quelque soit la position occupée, réalisation, image, son, montage, le professionnel du cinéma n'est jamais dans une position confortable et rassurante. Même après plusieurs années d'expérience, chaque nouveau film est un nouveau défi, une nouvelle bataille à gagner. Il faut séduire et convaincre pour entrainer une équipe et mobiliser des moyens pour réaliser un projet qui n'est qu'au stade de quelques feuilles de papiers (scénario). Il faut aussi une grande force de travail. Le talent ne représente que 5% de la réussite d'un film. Les 95% restant sont le résultat d'un travail de chaque instant. Organisez-vous souvent des rencontres avec des professionnels du domaine, ou d'autres activités culturelles du même genre ? Nous avons organisé en 2009 les premières rencontres professionnelles du cinéma et de l'audiovisuel qui ont été un véritable succès. Elles sont à l'initiative de DIA SUD MED, un projet développé dans le cadre du programme Euromed Audiovisuel III au sein duquel on a organisé des rencontres professionnelles en novembre 2011. Sur ce modèle des rencontres seront organisées à Beyrouth à l'automne 2012 et à Tunis en 2013. L'ambition est de créer des passerelles entre les trois pays à la fois francophones et arabophones afin de toucher de manière efficace l'important marché que représentent les 260 millions d'arabophones de la région. Le design graphique n'est pas en reste et le département, développé par Florence Robert-Vissy, organise régulièrement des conférences et des expositions afin de sensibiliser les publics à l'image, principalement par le medium affiche, la photographie ou la création vidéo (stop motion, animation 2D). Un laboratoire expérimental de typographie arabe a été mis en place depuis 2008. L'école est régulièrement partenaire et accueille des événements comme La biennale de Marrakech, Art Fair ou Posterfortomorrow sous l'égide de l'Unesco...