Le calvaire des animaux du zoo communal de Aïn Sbaâ à Casablanca pourrait bientôt cesser. Une bonne nouvelle vient d'être annoncée. Les détails. L'incroyable devient vrai au zoo de Aïn Sebaâ ! Le lion, roi des animaux, s'ennuie. Pour passer le temps, il déchiquète une boîte de...yaourts. Amaigri sous sa fourrure crasseuse, le félidé ne se plait plus dans sa cage vieillie et dangereuse pour les visiteurs. L'ours brun non plus. Cet autre carnivore tente de défoncer les barrières avec ses griffes. Il essaye d'attraper quelques grains de pop-corn jetés par des visiteurs. C'est que les animaux ne mangent pas à leur faim en ces lieux, voire ne mange pas du tout. Toutes ces souffrances ne semblent pas déranger les responsables du zoo. Ces scènes ubuesques, si désolantes, font parties du quotidien des animaux. Environ quatre vingt espèces sont laissées à l'abandon depuis une dizaine d'années. Du pain à 1 million de DH ! Le rude hiver de cette année a éprouvé les animaux. Les averses de cette saison ont transformé les enclos des sangliers, des Lamas et des poneys en des marécages nauséabonds. Impossible de s'arrêter au niveau des sangliers, l'odeur de l'espace qui leur est réservé est écœurante. Visiblement, aucun entretien de cet endroit n'a été effectué depuis belle lurette. Les lamas, nobles camélidés venus des Andes, se débattent pour survivre. Tous les animaux semblent affamés, étant soumis à une diète prolongé, à leurs corps défendant. En plus du pop-corn jeté par les visiteurs, on sert à plusieurs animaux du pain trempé à l'eau et des légumes ! Ouvert au public en 1928, cet espace public n'a pas connu de réhabilitation depuis des années. Un budget annuel de 1 million de DH, alloué par le Conseil de la Ville pour l'alimentation, n'a pas été de grand secours aux 640 animaux de ce parc zoologique. La Ville se charge de l'entretien du lieu et payent les salaires des 34 employés et des 6 cadres dont un vétérinaires. Les recettes de l'entrée, fixée à 2 DH pour les adultes et 1 DH pour les enfants sont faibles. Les 2,5 hectares de ce zoo, unique à Casablanca, sont très mal exploités et le Café ouvert en ce lieu est dans un état affligeant. Ce tableau noir a fini par alerter les responsables de la Ville de Casablanca. Des promoteurs immobiliers entrent en ligne Le Conseil de la Ville de Casablanca a adopté un avant-projet, lors de la tenue de sa session ordinaire le 21 mars dernier, pour la réhabilitation de ce lieu d'attraction. C'est Casa Aménagement, société d'économie mixte, qui est chargée des études pour la réhabilitation du zoo. Elle dispose de 5 millions de DH pour réaliser l'audit et proposer un projet de nouveau parc. C'est grâce à l'intervention royale que ce projet a pu voir le jour. D'où le temps record enregistré dans l'adoption de ce point. Critiqué de toutes parts, le Conseil de ville sort ses griffes pour se défendre sur ce dossier. « Nous étions les premiers à se battre pour préserver cet espace. Des personnes ont voulu le transformer en zone immeubles, mais nous nous sommes opposés à ce projet », se défend Ahmed Brija, vice-président du Conseil de la ville. Le futur parc verra sa superficie élargie à 10 ha gagnés sur le jardin public limitrophe du zoo. Un Comité de pilotage, présidé par le wali de la région, veillera au grain. Les travaux de réaménagent devraient durer deux ans. Les prometteurs du projet promettent d'éviter le stress que pourraient provoquer les travaux aux animaux. Mais il faut aussi leur servir à manger ! Paru dans L'Observateur du Maroc n°213