Le régime islamiste de Turquie s'est retiré d'un traité européen historique protégeant les femmes contre la violence. Pourtant ce pays en était l'un des premiers signataires il y a 10 ans. Les Turques n'en reviennent pas, surtout que les violences contre les femmes ont bien augmenté ces derniers temps. En plus, cette convention porte le nom d'Istanbul. Avec le retrait turc, il serait incongru de garder ce nom, ce serait un outrage à toutes les femmes du monde. Erdogan qui est monté sur le dos de l'islamisme politique, a donc courbé l'échine devant les islamistes conservateurs de son pays. Il les a tellement bien nourris qu'il ne peut plus bouger sans leur accord. Coup dur pour les défenseurs des droits des femmes, qui disent que l'accord est essentiel pour lutter contre la violence domestique. La riposte ne se fait pas attendre. Des groupes ont appelé les citoyens à se rendre à Istanbul pour protester contre cette décision sous le slogan «Retirez la décision, appliquez le traité». L'Europe est sous le choc. Pour la secrétaire générale du Conseil de l'Europe, Marija Pejčinović Burić, cette décision est «dévastatrice». C'est "un énorme revers pour ces efforts et d'autant plus déplorable qu'elle compromet la protection des femmes en Turquie, à travers l'Europe et au-delà", at-elle déclaré. Le maire d'Istanbul, l'un des principaux rivaux politiques d'Erdogan, a également condamné la décision de la Turquie. "Annoncer le retrait de la Convention d'Istanbul au milieu de la nuit, alors que nous apprenons chaque jour que davantage de violence a été commise contre les femmes, laisse un goût très amer", a déploré Ekrem Imamoglu. On s'en doutait un peu, Erdogan a voulu islamiser la Turquie et effacer tout l'héritage moderniste de Mustapha Kemal Ataturk. Dans quel domaine peut-il faire plaisir aux hommes pour qui la correction administrée à la femme est un devoir religieux. Il peut toujours espérer intégrer l'Union européenne.