« Zatchi poignarde la cause sahraouie et outrepasse les lignes rouges », disent les médias algériens. Khiredine Zatchi est le président de la Fédération algérienne de football et il passe les pires moments de sa vie après son échec à la FIFA et à la CAF. La cause du Polisario est une cause nationale algérienne et c'est une ligne rouge à ne pas franchir. Le sentiment exprimé par la plupart des commentateurs sportifs et politiques est la défaite politique et sportive. Les plateaux télé n'en finissent pas de se lamenter sur l'absence de ce « pays continent » des instances exécutives mondiales. Et surtout, et là tenez-vous bien, la trahison sud-africaine, ce pays étant considéré comme un ami de l'Algérie. Le nouveau président de la CAF Motsepe avait le droit de nommer deux vice-présidents sur cinq et « il n'a pas choisi l'Algérien ». Un homme à abattre rien que pour cette trahison. Mais il a fait pire. Patrice Motsepe CREDIT DR Il n'a rien contre l'organisation d'événements sportifs africains dans les provinces du Sud du Maroc. Le coup de grâce. The final countdown. Circonstances aggravantes, toutes ces défaites sont imputées à Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération Royale Marocaine de Football. Pas joli tout ça! Où était donc la « grande diplomatie algérienne », se demandent les experts algériens. La réponse est peut-être dans l'issue des élections de la CAF. Nulle part, puisque tous les pays membres de la CAF ont voté l'amendement qui exige qu'un pays soit membre de l'ONU pour faire partie de la famille du foot africain. L'Algérie qui préparait un dossier d'adhésion du Polisario va pouvoir s'épargner cette peine. Il est en effet plus rentable politiquement de s'occuper de l'approvisionnement des marchés en lait, en farine et en bananes. C'est bientôt ramadan et les Algériens s'inquiètent déjà de leur table de rupture du jeûne. Il faut savoir, parfois, raccrocher les crampons pour s'occuper de choses plus basiques. Le pain d'abord, pour les godasses, il faut attendre des jours plus ensoleillés. Hakim Arif