C'est au Japon, dans la petite station thermale de Toyako, au nord de l'archipel, que se réunit cette année le traditionnel sommet du G8, qui rassemble huit grandes puissances économiques (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Russie). Mais de plus en plus de problèmes liés au développement économique sont aujourd'hui planétaires, à commencer par ceux qui touchent à l'environnement et au climat. Georges W. Bush a donc convaincu le Japon d'accueillir aussi, dans la foulée, le mardi 9 juillet, un sommet des Major Economies (MEM). Lancé l'an passé par les Etats Unis, ce forum à seize associe au G8 les grands pays émergents : Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil, Mexique, Australie, Corée du Sud et Indonésie. Nicolas Sarkozy suggère pour sa part que l'on aille plus loin et que le G8 soit remplacé par un « G13 » qui inclurait ceux que le jargon diplomatique international a baptisé les « big five », c'est à dire la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil et le Mexique, évolution selon lui justifiée par la lutte contre le changement climatique. Les deux propositions témoignent l'une et l'autre de la monté en puissance des pays émergents et du rééquilibrage du monde vers l'Asie. L'actuel G8 est déjà le résultat d'une évolution qui a accompagné celle du monde. Il est né au château de Rambouillet, en 1975 à l'initiative du président français Valéry Giscard d'Estaing. Ce dernier, qui croyait à l'importance des relations personnelles, voulait une réunion informelle, au coin du feu. Le premier sommet réunit six pays (Etats Unis, Royaume Uni, Allemagne, France, Japon, Italie). Les chefs d'Etat ne sont accompagnés que d'un très petit nombre de collaborateurs. Valéry Giscard d'Estaing n'est entouré que de deux fonctionnaires et l'un d'eux passera le plus clair de son temps à réparer l'électricité du château car les photocopieuses, trop sollicitées, font sauter les plombs. L'année suivante le Canada reçoit lui aussi un carton d'invitation. Le G7 est né. Au fil des ans, les délégations n'ont cessé de grossir- plusieurs centaines de personnes pour celle des Etats Unis- et le sommet annuel devient l'un des évènements internationaux les plus médiatisés. A partir de 1991 la Russie est invitée à participer à la seconde partie du sommet la seconde journée, consacrée à huis clos, aux discussions politiques. Depuis 1998 elle est membre à part entière du club et l'on ne parle plus que du G8. Le G8, qui n'est pas à proprement parler une institution internationale, n'a cependant pas de structure permanente. Le pays hôte joue un rôle prédominant car c'est lui qui fixe l'ordre du jour après avoir consulté les autres participants. Mais c'est en réalité l'actualité qui bien souvent l'impose