Le Parti de la justice et de développement (AKP), du Premier ministre turc Recep Teyyip Erdogan, garde sa côte de popularité et serait la première force politique en cas d'élection, malgré la procédure d'interdiction actuellement lancée contre lui par la justice, selon un sondage d'opinion publié lundi. Si des élections sont organisées aujourd'hui, la formation politique, au pouvoir en Turquie depuis 2002, recueillerait 43,4 % des suffrages, contre 18,1 % pour le chef du fil de l'opposition, le parti républicain du peuple (CHP), indiquent les conclusion de l'enquête diffusées par le quotidien "Milliyet". Le sondage réalisé les 14 et 15 juin sur un échantillon représentatif de 1.195 personnes fait ressortir, en outre, l'opposition d'une majorité des sondés à une dissolution de l'AKP qui conduirait, selon eux, à une grave instabilité dans le pays. Ils ont été 53,3 % à s'opposer à une interdiction du Parti d'Erdogan, contre 34,3 % favorables à la procédure de dissolution actuellement examinée par la cour constitutionnelle turque. Les onze juges de l'instance judiciaire sont appelés à se prononcer sur une requête déposée le 14 mars dernier par le procureur général de la Cour de cassation, demandant l'interdiction de l'AKP accusé de devenir "le foyer d'activités allant à l'encontre de la laïcité, de vouloir transformer à terme le pays en un Etat islamique et de détruire le système démocratique".