Le ministre de l'économie et des finances défend bec et ongles la contribution sociale de solidarité. Pour lui, seule une minorité de Marocains sont concernés par cette mesure Dans son intervention devant la commission des finances publiques à la chambre des représentants, Mohamed Benchaâboun a défendu la contribution sociale de solidarité qui a fait couler beaucoup d'encore ces dernières semaines. « La situation exceptionnelle que nous vivons a impacté lourdement les recettes de l'Etat et nous sommes en train de mettre en place un grand chantier social tant attendu par les Marocains qui concerne la généralisation de la couverture sociale », souligne le ministre. «22 millions Marocains vont bénéficier de ce programme dont 10 millions sont dans une situation précaire. Ils pourront bénéficier demain de l'assurance maladie obligatoire comme tous les Marocains issus du secteur public et privé ou encore ceux travaillant dans le secteur libéral. Cette catégorie ne mérite t-elle pas une solidarité pour qu'elle puisse accéder aux soins et services de santé dignement ? Ne doit-on pas renforcer les liens de solidarité lors de période exceptionnelle? », demande t-il aux parlementaires avant de noter que les pays avancés en matière de la sécurité sociale ont mis en place ce genre de mesures pour financer la protection sociale de manière permanente et non à titre exceptionnel et avec des taux beaucoup plus élevés que ceux proposés dans le cadre de ce projet de loi de finances. Pas de taxation de la classe moyenne D'après Benchaâboun, 99% des sociétés ne sont pas concernées par cette contribution et 92% des salariés ne sont pas touchés non plus puisqu'ils reçoivent des salaires mensuels nets moins de 10.000 DH. «Sur quelle taxation de la classe moyenne parle t-on ? », s'insurge t-il. Les chiffres annoncés par le ministre montrent que les accords sociaux successifs ont coûté à l'Etat plus de 46 MMDH depuis 2008 soit l'équivalent de 4MMDH annuellement. La moyenne des salaires dans le secteur public est passée donc de 5.600DH à plus de 8.000 DH soit une hausse de 44% ce qui représente, selon le ministre, 3 fois le produit intérieur individuel à l'échelle nationale. «La masse salariale consomme plus de 70% du budget de l'Etat compte tenu des salaires des fonctionnaires des établissements publics. Si on ajoute les frais liés à la compensation, ceux de la gestion courante de l'Etat et les intérêts des dettes, les marges d'investissements restent très faibles », tient à souligner le ministre.