Il y a deux mois, Abdelaziz Barrada a accompli le rêve de nombreux footballeurs en herbe : il est devenu professionnel. Ce grand espoir du PSG, au club depuis 2007, a eu la gentillesse de répondre aux questions de PlanetePSG. Bonjour Abdelaziz, revenons d'abord quelque temps en arrière, en juin 2007. Le jour de votre majorité, vous quittiez l'équipe une de Moissy-Cramayel pour la réserve parisienne. Comment avez-vous réussi à vous adapter au club de la capitale ? C'est vrai qu'il s'agit tout de même d'un grand club, avec beaucoup d'exigences, même en ce qui concerne les jeunes. J'avais ainsi une pression supplémentaire en évoluant ici. Toutefois, je n'étais pas déboussolé sur le terrain car le championnat dans lequel jouait l'équipe réserve du PSG était le même qu'à Moissy (Championnat de France Amateur, ndlr). La seule différence tenait dans l'accueil réservé par nos adversaires : avec la réserve du PSG, nous étions toujours très attendus. Vous qui n'aviez connu que des structures de type amateur (Provins, Moissy-Cramayel, Brétigny-sur-Orge), avez-vous ressenti à votre arrivée un fossé avec les joueurs présents au PSG dès leur plus jeune âge ? Non, pas du tout. Je me suis très vite intégré. Au bout de quelques semaines, j'avais fait connaissance avec tout le groupe, nous allions même boire des verres à l'extérieur. A propos du rythme, en revanche, la cadence de travail était peu évidente au début. A Moissy, vu que c'est un club amateur, je n'avais que trois entraînements par semaine, or à Paris je passais à six ou sept séances hebdomadaires. Je voyais donc ma charge de travail doubler. Mais tout a fini par rentrer dans l'ordre, la suite des événements s'est très bien déroulée, un peu à l'instar de Gaëtan Charbonnier la saison passée (Attaquant venu de Châtellerault en juin 2008, aujourd'hui à Angers, ndlr). Songiez-vous déjà à un avenir pro quand vous évoluiez à Moissy ? Sinon, de quelle porte de sortie disposiez-vous ? Comme je suis modeste de nature, je ne nourrissais pas de telles ambitions. Je ne voyais pas les choses en grand et n'allais pas jusqu'à viser le haut niveau. Mes objectifs consistaient à rester dans mon club de Moissy, à trouver un travail dans les environs (En Seine-et-Marne, ndlr). A mon sens, suivre une formation d'éducateur sportif était déjà une solution satisfaisante. Mais, lorsque les portes du PSG se sont ouvertes à moi, je me suis dit : 'Pourquoi pas moi' ? Le 7 mai 2009, vous êtes passé professionnel en signant un contrat d'un an assorti de deux années en option. Cet accord avec le PSG vous convient-il pleinement ? Oui, il me convient. Enfin, oui et non. En une année, on dispose de peu de temps pour prouver sa valeur. J'aurais bien sûr préféré signer pour trois ans, mais on ne peut pas tout avoir d'un seul coup. Il va m'être difficile de m'imposer. A moi d'y arriver. Et puis, il ne faut pas oublier les deux années en option… Cet été, Antoine Kombouaré m'a demandé de m'entraîner d'abord avec l'équipe réserve du club. Je ne participe donc pas au stage de l'équipe première dans le Morbihan, mais j'espère réintégrer l'effectif professionnel au retour de ma préparation avec la CFA. Voici donc une première épreuve après la signature de votre contrat. Jusqu'alors, vous avez toujours surmonté les mauvaises passes, je pense aux blessures que vous aviez contractées par le passé… C'était dur de revenir à niveau, mais je n'ai rien lâché, je me suis bien battu. Pendant ma période de convalescence, je recevais toujours de petits messages d'encouragement de Paul Le Guen. Ce soutien m'a réconforté. Sa bienveillance a sans doute porté ses fruits : sans Le Guen, je ne serais pas là où j'en suis. Lorsque vous entendez dire que le PSG n'est pas un club formateur, que répliquez-vous? Moi je trouve que c'en est un. Quand on voit des jeunes comme David N'Gog partir ensuite à l'étranger et atterrir dans des grands clubs... Bien qu'il soit sur le banc à Liverpool, cela reste significatif. Par ailleurs, plusieurs jeunes du PSG sont appelés en équipes nationales, comme Younousse (Sankharé, ndlr) et Mamadou (Sakho, ndlr) avec les Espoirs français. Ce n'est pas négligeable. En mars dernier, Paul Le Guen vous a intégré pour la première fois dans son groupe à l'occasion du match de Coupe de France à Rodez (défaite 3-1). Décrivez-nous l'accueil que vous ont réservé les pros du PSG… (rires) Ils ne m'ont pas épargné ! Comme le veut le petit rituel à chaque intégration d‘un nouveau dans le groupe, il m'a fallu chanter une chanson à table. La scène a eu lieu pendant notre déplacement à Rodez. Moi qui suis un grand amateur de chansons, je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie ! Je devais interpréter Parce qu'on vient de loin de Corneille (Chanteur canado-rwandais, ndlr). Je fus alors obligé de regarder les paroles sur Internet avant de m'exercer à les apprendre dans ma chambre d'hôtel. Après ma prestation, les joueurs m'ont tous raillé. Jérôme (Rothen, ndlr) était même sous la table à rigoler et Fabrice (Pancrate, ndlr) a déclenché l'hilarité en me surnommant "le Corneille de Rabat". Les plus jeunes du groupe se mêlent-ils facilement à des sommités telles que Makelele ou Giully ? Les anciens sont très proches des jeunes. Ludovic Giuly, entre autres, mange souvent avec nous. Il nous livre des conseils judicieux, nous parle de ses débuts en tant que footballeur. Il est arrivé qu'il s'entretienne avec nous durant une demi-heure. Il joue un peu le rôle d'un grand frère pour nous. PlanetePSG.com.