Promu meneur de jeu par René Girard au sein du collectif héraultais, Younès Belhanda fait des étincelles en Ligue 1 en ce début de saison. L'international marocain a évoqué son nouveau statut pour sportmag.fr. L'occasion d'aborder ses ambitions cette saison, les sollicitations dont il a fait l'objet cet été, et l'épisode du carton rouge reçu à Lyon le 27 août dernier. Younès, la trêve internationale t'a fait du bien ? La trêve fait toujours du bien. Là elle m'a permis de retrouver mon équipe nationale. Un peu frustré de ne pas avoir décroché la qualification pour la CAN. 0-0 en République centrafricaine, le terrain était compliqué, on a eu des occasions, le poteau, la barre, mais ça n'a pas voulu rentrer… C'est comme ça. Maintenant il faudra décrocher notre billet chez nous lors du dernier match (face à la Tanzanie). Il y aura une grosse ambiance, je crois que c'est à Marrakech. Devant notre public ce sera un moment de fête. Comment juges-tu ton début de saison à Montpellier ? Pour le moment ça va, je suis assez content de ce que j'ai fait jusqu'à présent. Je sais que je peux toujours faire plus, mais le principal c'est que je me sente bien sur le terrain et que l'équipe aille de l'avant. On est premier, je pense que ça ne pouvait pas mieux commencer. Selon toi, vous avez les moyens de continuer sur cette lancée toute la saison ? Il y a vraiment de belles choses à faire ici cette année. On a un groupe de très bonne qualité, tout le monde est investi à l'entraînement comme en match. On a tous le même objectif, on tire tous dans le même sens. Surtout, on ne veut pas se dire qu'on passe à côté de quelque chose, comme en fin de saison dernière. L'an dernier on s'écroule, mais on avait les moyens de terminer dans les sept premiers. L'objectif principal reste le maintien, mais quand on est joueur, que l'on commence bien un championnat, on vise un peu plus haut. Une belle saison passe aussi par la bonne intégration des nouveaux… Exactement, mais Henri (Bedimo) s'est très bien intégré, « Vito' » (Hilton) aussi, c'est bon pour tout le monde et ça laisse espérer de bonnes choses en championnat. La grosse nouveauté te concernant, c'est ton repositionnement au poste de n°10… J'avais besoin d'un nouvel équilibre, avec un poste plus fixe, plus axial. Je peux aussi aider sur d'autres postes, mais je crois que le coach a voulu me confier un nouveau rôle. Pour moi c'est une bonne chose. Je me sens bien au poste de milieu offensif, je suis plus libre sur le terrain. Porter ce numéro de maillot, c'est quelque chose de particulier pour toi ? Ouais (rires)… Personne ne l'avait, je me suis dit « tiens, on va le prendre ». Plus sérieusement, ça ne veut pas forcément dire grand chose. Le changement s'est fait tout seul. Lors des matches de préparation, le coach jouait avec un n°6 et deux n°10. Il a décidé de me repositionner et il a dû voir que j'étais performant. Il a retenté le coup en championnat et je pense qu'il a remarqué que ça continuait à bien marcher. Ce poste me plaît, mais il faut que je confirme sur le long terme. J'ai des progrès à faire dans la régularité. Il y a eu un déclic dans le groupe entre la triste fin de saison dernière et les premiers matches cette saison ? Ça fait quand même la troisième année que l'on démarre bien. Il n'y a pas forcément eu de déclic. C'est vrai que sur la fin de saison dernière on s'est complètement relâché. Surtout après la finale perdue en Coupe de la Ligue. On n'était plus dans le même état d'esprit. Maintenant on est bien réparti, tout le monde y met du sien et va de l'avant. On ne veut pas montrer le visage que l'on avait en fin de saison dernière. « Possible que je parte... » Certains jeunes de l'effectif partent en prêt en Ligue 2 et en National… Il y a quelques saisons, la question s'est-elle posée pour toi ? Non, et je crois que je n'aurais pas aimé partir comme ça… J'aurais voulu rester à Montpellier, quitte à faire un peu plus de banc de touche (rires)… Il fallait que je perce à Montpellier, c'est comme ça. C'est ce que j'ai toujours voulu depuis que je suis ici. Après, c'est une très bonne chose pour eux. Ici, je pense qu'ils n'auraient pas eu beaucoup de temps de jeu. Ils vont en chercher ailleurs, en National et en Ligue 2, et c'est très bénéfique pour eux. Ils vont essayer de se montrer un peu. Ton possible départ a été évoqué en fin de mercato. Comment as-tu géré les sollicitations ? Il y a mon agent qui s'occupe de ça, moi je suis sur le terrain. Il n'y a rien qui me perturbe. Ce qui est sur le terrain c'est sur le terrain, ce qu'il y a en dehors c'est en dehors. C'est pas pour moi tout ça. Et lorsque ton président dit « si Lyon le veut, on lui garde pour la saison prochaine »… c'est de l'intox ? Ça c'est notre président, il est comme ça (rires). Sincèrement, je ne sais pas comment ça va se passer pour moi à l'avenir. Autant j'ai envie de rester là, autant il est possible que je parte pour goûter à autre chose. Tout dépendra de la saison que je vais faire, des intentions du club, de mes intentions à moi. Pour le moment je fais mon boulot du mieux possible, je bosse sur le terrain et le reste je le laisse de côté. Tu sentais le besoin de faire une saison de plus à Montpellier ? Franchement Montpellier c'est mon club de cœur et ça le sera toujours. C'est mon club formateur et je veux à tout prix gagner quelque chose avec Montpellier. Cette année je vise la Coupe de la Ligue… La défaite en finale face à Marseille n'est toujours pas digérée ? Pas du tout (rires) ! Elle me reste en travers de la gorge, je veux vraiment la gagner celle-ci. S'ils ne se qualifiaient pas face à Amiens (en 1/16e le 31 août dernier, match auquel il n'a pas participé, ndlr) je les tuais (rires) ! Un dernier mot sur la suspension de trois matches (dont un avec sursis) dont tu as écopé lundi, suite à ton mauvais geste lors de Lyon–Montpellier. Cette décision est-elle justifiée selon toi ? Sincèrement c'est totalement justifié. J'ai fait le con, c'est tout. Ce que j'ai fait n'est pas forcément grave, ce n'était pas méchant, mais le geste n'est pas beau. Devant les jeunes, les petits, ce n'est pas l'exemple à donner. Sur le coup j'ai pété un peu les plombs, mais je n'ai pas réfléchi, j'étais « chaud ». Avant il y avait eu quelques mots, après des petites simulations. Et sur l'action il (Miralem Pjanic) m'écrase le genou mais personne ne le voit. Mais bon, de toute façon la sanction est méritée. Suivant