Le Maroc a déposé sa candidature au Mondial 2026 face à des puissances telles que les Etats-Unis d'Amérique, le Mexique et le Canada. A-t-il les moyens pour soutenir la comparaison? Tout est possible et sans audace, pas de grandes œuvres qui se réalisent.Le football étant le sport le plus populaire du monde, il est tout à fait naturel que des pays se bousculent pour être choisis afin d'organiser en 2026 le Mondial de cette catégorie. Il peut paraître étrange et même risqué que le Maroc dépose sa candidature face à des puissances telles que les Etats-Unis d'Amérique, le Mexique et le Canada. Que peut un petit pays face à ces immenses espaces? On a dit et on a écrit «c'est David contre Goliath». Sans doute. C'est un défi et c'est une ambition démesurée que de vouloir le relever. Il nous paraît difficile de confier cet événement à l'Amérique de Trump qui interdit l'entrée de son territoire aux musulmans de plusieurs pays qui vont concourir. Le Mexique est encombré par les narcotrafiquants et les meurtres de plus en plus fréquents de ceux qui naviguent dans ce marécage. Reste le Canada. Oui, pas grand-chose à lui reprocher si ce n'est qu'il est loin de l'Europe et de l'Afrique. Le décalage horaire est un ennemi des footballeurs. Le Maroc a-t-il les moyens pour soutenir la comparaison? A-t-il des chances pour être sélectionné par la FIFA et espérer ensuite à ce que la majorité des pays votent pour lui? Tout est possible et sans audace, pas de grandes œuvres qui se réalisent. Cela rappelle l'anecdote du type qui se plaignait tout le temps de ne pas gagner au Loto. Jusqu'au jour où un ami lui apprend que pour gagner, il faut d'abord acheter un billet de cette loterie. Le Maroc a le ticket. Il lui faut à présent se préparer à convaincre la commission qui bientôt viendra visiter les infrastructures et faire son rapport. C'est là où tout se joue. Il ne suffit pas de les séduire par notre superbe cuisine, encore faut-il que les membres de cette commission constatent que ce pays est capable d'être à la hauteur de cette tâche. Objectivement, on sait que c'est une folie mêlée à un rêve et à une belle espérance. Il y a comme a dit un responsable «la ferveur du peuple, la détermination du pays, et la rigueur d'un dossier». Pourquoi pas? Le Maroc est à deux, à trois heures de la plupart des capitales européennes. Son climat est clément et stable. Son système sécuritaire est un des meilleurs du monde. Ses grandes villes sont toutes reliées par des autoroutes bien faites. Certaines cités ont de grands stades, d'autres s'apprêtent à en construire (il manque 6 grands stades). Le système hôtelier est à réparer et à améliorer. Ce qui se fera sans doute. Reste à secouer le service, ce qui est plus difficile. Alors si ces atouts sont pris en compte, il y a des chances que le Maroc soit désigné pour l'organisation de ce Mondial du football. En vérité si le Maghreb existait, s'il était devenu une entité structurée, forte et solidaire, unie et ambitieuse, il aurait eu beaucoup de chance de remporter cette victoire. Mais comme tout le monde sait, le Maghreb, comme le Machrek, est victime de divisions, d'égoïsmes étatiques, de querelles stupides, de jalousie et de mesquinerie, ce qui fait que ce qui aurait dû être un ensemble comparable à l'Union européenne est une réalité triste, désespérée, plus engagée dans la haine et la destruction que dans le développement et l'épanouissement. Quant à la prospérité, elle ne profite pas à tous. Aujourd'hui la Libye est un chaos. L'Algérie, un Etat malade et sans espoir. La Tunisie, une jeune démocratie vivant sous la menace du terrorisme des salafistes. Quant au Maroc, il essaie d'avancer mais est obligé de consacrer une grande partie de son budget à l'armement parce que son voisin de l'Est ne cesse de s'armer et de menacer la paix dans la région. Revenons au football. Le Maroc n'est peut-être pas prêt, mais il sait comment s'adapter aux urgences. Il y a dans notre mentalité une mauvaise habitude: c'est lorsque l'urgence est là que le Maroc agit avec efficacité et intelligence. C'est curieux cette façon que nous avons de reporter au lendemain ce que nous devons faire dans le calme, et de courir à la dernière minute pour intervenir et tout arranger. On fait preuve d'un dynamisme et d'une imagination défiant toute rationalité. Il va falloir expliquer ce travers aux membres de la commission qui viendra inspecter les lieux. Seront-ils compréhensifs? C'est à voir. Le football impose un état d'esprit. C'est une disposition à prendre au sérieux un jeu, une compétition qui passionne des milliards de gens. C'est aussi l'occasion de réparer ou de réaliser des objectifs qui rendront service au pays bien après les semaines de compétition. Il faut aussi signaler que c'est l'occasion rêvée pour les imposteurs et les corrupteurs pour faire des affaires juteuses. Il va falloir créer une police spéciale «Mondial» pour les empêcher d'agir et de profiter indûment de cette belle opportunité. Nous souhaitons tous que notre pays soit choisi. Ce serait un formidable démenti à tous ceux qui s'acharnent sur notre devenir en multipliant les obstacles et difficultés notamment en empêchant le Maroc de vivre en paix son intégrité territoriale. A ce sujet, j'espère que Laâyoune et Dakhla disposent de grands stades dignes des compétitions internationales. Par Tahar Benjelloun le 360 A-t-il les moyens pour soutenir la comparaison? Tout est possible et sans audace, pas de grandes œuvres qui se réalisent.Le football étant le sport le plus populaire du monde, il est tout à fait naturel que des pays se bousculent pour être choisis afin d'organiser en 2026 le Mondial de cette catégorie. Il peut paraître étrange et même risqué que le Maroc dépose sa candidature face à des puissances telles que les Etats-Unis d'Amérique, le Mexique et le Canada. Que peut un petit pays face à ces immenses espaces? On a dit et on a écrit «c'est David contre Goliath». Sans doute. C'est un défi et c'est une ambition démesurée que de vouloir le relever. Il nous paraît difficile de confier cet événement à l'Amérique de Trump qui interdit l'entrée de son territoire aux musulmans de plusieurs pays qui vont concourir. Le Mexique est encombré par les narcotrafiquants et les meurtres de plus en plus fréquents de ceux qui naviguent dans ce marécage. Reste le Canada. Oui, pas grand-chose à lui reprocher si ce n'est qu'il est loin de l'Europe et de l'Afrique. Le décalage horaire est un ennemi des footballeurs. Le Maroc a-t-il les moyens pour soutenir la comparaison? A-t-il des chances pour être sélectionné par la FIFA et espérer ensuite à ce que la majorité des pays votent pour lui? Tout est possible et sans audace, pas de grandes œuvres qui se réalisent. Cela rappelle l'anecdote du type qui se plaignait tout le temps de ne pas gagner au Loto. Jusqu'au jour où un ami lui apprend que pour gagner, il faut d'abord acheter un billet de cette loterie. Le Maroc a le ticket. Il lui faut à présent se préparer à convaincre la commission qui bientôt viendra visiter les infrastructures et faire son rapport. C'est là où tout se joue. Il ne suffit pas de les séduire par notre superbe cuisine, encore faut-il que les membres de cette commission constatent que ce pays est capable d'être à la hauteur de cette tâche. Objectivement, on sait que c'est une folie mêlée à un rêve et à une belle espérance. Il y a comme a dit un responsable «la ferveur du peuple, la détermination du pays, et la rigueur d'un dossier». Pourquoi pas? Le Maroc est à deux, à trois heures de la plupart des capitales européennes. Son climat est clément et stable. Son système sécuritaire est un des meilleurs du monde. Ses grandes villes sont toutes reliées par des autoroutes bien faites. Certaines cités ont de grands stades, d'autres s'apprêtent à en construire (il manque 6 grands stades). Le système hôtelier est à réparer et à améliorer. Ce qui se fera sans doute. Reste à secouer le service, ce qui est plus difficile. Alors si ces atouts sont pris en compte, il y a des chances que le Maroc soit désigné pour l'organisation de ce Mondial du football. En vérité si le Maghreb existait, s'il était devenu une entité structurée, forte et solidaire, unie et ambitieuse, il aurait eu beaucoup de chance de remporter cette victoire. Mais comme tout le monde sait, le Maghreb, comme le Machrek, est victime de divisions, d'égoïsmes étatiques, de querelles stupides, de jalousie et de mesquinerie, ce qui fait que ce qui aurait dû être un ensemble comparable à l'Union européenne est une réalité triste, désespérée, plus engagée dans la haine et la destruction que dans le développement et l'épanouissement. Quant à la prospérité, elle ne profite pas à tous. Aujourd'hui la Libye est un chaos. L'Algérie, un Etat malade et sans espoir. La Tunisie, une jeune démocratie vivant sous la menace du terrorisme des salafistes. Quant au Maroc, il essaie d'avancer mais est obligé de consacrer une grande partie de son budget à l'armement parce que son voisin de l'Est ne cesse de s'armer et de menacer la paix dans la région. Revenons au football. Le Maroc n'est peut-être pas prêt, mais il sait comment s'adapter aux urgences. Il y a dans notre mentalité une mauvaise habitude: c'est lorsque l'urgence est là que le Maroc agit avec efficacité et intelligence. C'est curieux cette façon que nous avons de reporter au lendemain ce que nous devons faire dans le calme, et de courir à la dernière minute pour intervenir et tout arranger. On fait preuve d'un dynamisme et d'une imagination défiant toute rationalité. Il va falloir expliquer ce travers aux membres de la commission qui viendra inspecter les lieux. Seront-ils compréhensifs? C'est à voir. Le football impose un état d'esprit. C'est une disposition à prendre au sérieux un jeu, une compétition qui passionne des milliards de gens. C'est aussi l'occasion de réparer ou de réaliser des objectifs qui rendront service au pays bien après les semaines de compétition. Il faut aussi signaler que c'est l'occasion rêvée pour les imposteurs et les corrupteurs pour faire des affaires juteuses. Il va falloir créer une police spéciale «Mondial» pour les empêcher d'agir et de profiter indûment de cette belle opportunité. Nous souhaitons tous que notre pays soit choisi. Ce serait un formidable démenti à tous ceux qui s'acharnent sur notre devenir en multipliant les obstacles et difficultés notamment en empêchant le Maroc de vivre en paix son intégrité territoriale. A ce sujet, j'espère que Laâyoune et Dakhla disposent de grands stades dignes des compétitions internationales. Par Tahar Benjelloun le 360