Étincelant en début de saison, Achraf Hakimi est beaucoup plus discret depuis quelques mois. Le latéral marocain peine à apporter la plus-value attendue dans l'animation offensive du PSG et n'offre pas toutes les garanties défensives. Mais il semble davantage victime que coupable de cette situation. Explications avec Laurent Fournier, nouveau consultant pour Eurosport. Hakimi doit ainsi jouer un peu contre-nature au PSG. « Si devant vous avez Messi, Neymar et Mbappé, vous pouvez vous concentrer sur votre travail défensif, poursuit Fournier. Mais est-ce que Hakimi, psychologiquement, est prêt à ça ? On le voit heureux quand il peut faire des appels, dans son envie d'aller de l'avant et d'apporter, d'être généreux dans les efforts. » « Et là on a l'impression dans cette défense à quatre qu'il a peut-être peur d'apporter ça. Parce qu'il a vu par rapport à son travail défensif que le PSG prenait beaucoup de buts venant des côtés. Il faut qu'il soit heureux dans son rôle pour qu'il puisse apporter énormément. » Que Hakimi soit heureux dans son rôle peut passer par l'adoption d'un système à trois défenseurs centraux qui permettrait au Marocain d'endosser son rôle favori de piston. Pour Fournier, c'était la logique de son recrutement. « Pourquoi prendre Hakimi si ce n'est pas pour jouer à trois ? », s'interroge le consultant. « Je me demande pourquoi le PSG l'a pris. Si c'est pour rester dans une défense à quatre, il fallait prendre un joueur qui défend. Là le PSG prend Hakimi, et Nuno Mendes c'est pareil à gauche. Ce sont des latéraux qui sont des contre-attaquants et on leur demande de défendre. Je pense que dans le choix du recrutement, c'est difficile à accepter. » C'est tout le contraste avec le début de saison. Une période où les qualités offensives d'Hakimi sautaient aux yeux, et où l'intérêt de son recrutement ne faisait aucun doute. Mais quand on les voit moins, ce sont ses défauts en défense que l'on voit davantage. « Je ne mets pas son talent défensif en cause, corrige Fournier. Mais c'est un joueur pour jouer à trois derrière, un joueur de couloir, capable de défendre et d'attaquer. Pour le bien du PSG, pour les échéances à venir, le mieux pour lui ce serait une défense à trois. Mais c'est faire des choix. Jouer à trois centraux derrière avec deux latéraux, ça revient à sortir un attaquant ou un milieu. » C'est peut-être ce qui explique pourquoi Pochettino n'a opté pour ce système que sur quelques bouts de match. Mais l'Argentin aurait des raisons de l'adopter pour de bon. « Ça apporterait plus de sérénité derrière, estime Fournier. On voit que l'adversaire du PSG se crée des occasions à chaque match. Et ça apporterait de la diversité dans le jeu, ce ne serait plus seulement attendre que Mbappé pou Messi fassent la différence. Comme en début de saison, quand la générosité des latéraux et des milieux qui se projetaient apportaient une certaine créativité. Là la créativité est réduite.Je pense que ça contenterait tout le monde. » En particulier Hakimi. L'intégralité de l'analyse