Il semble de bon ton, ces jours-ci, de snober certains Lions de l'Atlas, choyés dans le passé mais aujourd'hui jugés pas assez nobles pour être abordés dans la tanière. Ce phénomène s'explique par l'abondance de joueurs de talent et la tendance que nous avons à nous plaindre en l'absence de véritables contraintes. Un problème de riches ! Vahid Halilhodzic, sélectionneur des Lions de l'Atlas, a réaffirmé sa volonté de mettre un terme à toute forme d'exigence, ou de « chantage » de la part des joueurs binationaux. De quels binationaux parle t-on ? Qu'il s'agisse du choix ou des matchs, Vahid Halilhodzic, soutenu par son président, ne tolèrera aucune exigence formulée par les binationaux éligibles pour la sélection nationale du Maroc. Les médias arabophones ont parlé de pression exercée par des joueurs (ou leur entourage) « sans scrupule » sur la FRMF et le staff pour accepter de rejoindre la sélection. Sans donner de noms, ils parlent de joueurs qui réclameraient de rejoindre l'équipe senior sans passer par les catégories de jeunes. A la lecture, on comprend donc que les médias marocains visent des jeunes joueurs binationaux en âge de représenter les sélections espoirs marocaines. Ils affirment que certains conditionneraient leur choix par une convocation dans le groupe de Vahid Halilhodzic. Tant qu'il s'agisse d'une ambition sportive, où est le problème ? Un joueur régulier, qui évolue dans un championnat de haut niveau, a totalement le droit d'être ambitieux et de prétendre à une place avec l'élite, peu importe son âge. Qu'offre t-on à ces jeunes en échange à part des stages avec les U23 ou un match amical des U20 contre le Niger ? Vahid en croisade contre le « chantage » « Je ne connais pas la plus part des joueurs« , a expliqué Halilhodzic dans sa conférence de presse. « Le staff me donne la liste des joueurs de chaque championnat, on visionne des casettes vidéos et on observe... On a regardé beaucoup, beaucoup de joueurs« , a t-il poursuivi. « Il y a des joueurs très intéressants à l'image d'un jeune garçon de Barcelone (Ezzalzouli). Maintenant, il faut considérer plusieurs choses et faire attention avec les binationaux. Il n'y aura ni chantage, ni condition pour venir. Je ne veux même pas en entendre parler, » lance Halilhodzic. Et d'ajouter : « Le problème n'est pas toujours avec les joueurs, c'est souvent l'entourage qui font des déclarations dans les journaux pour la manipulation. J'aimerai qu'ils (joueurs) parlent avec moi. Mais soyez tranquilles, il n'y aura pas de chantage en équipe nationale.« Il fut un temps, aussi bien la FRMF que ses sélectionneurs choyaient les binationaux et l'entourage pour un hypothétique choix. De belles promesses ont été faites à des Younes Kaboul, Adil Rami, Nacer Chadli, Ismael Bennacer... mais en vain. Munir El Haddadi pourrait éventuellement revenir sur les motivations de son premier choix pour la Roja avant de rejoindre la tanière quelques années plus tard. Aujourd'hui qu'il y a abondance, on se permet même d'écarter définitivement les meilleurs d'entre eux pour des raisons disciplinaires. Un problème de riches qui a le mérite de nous mettre face à l'absurdité de nos complaintes, en les opposant avec les vrais problèmes. Sous Vahid Halilhodzic, la tanière a désormais le luxe de discuter de sujets qui pourraient paraître hautement superflus dans d'autres circonstances. Il se peut aussi, qu'en période d'information creuse, nous préférons consacrer des lignes à la gourmandise du Lion de l'Atlas.