Jeune membre éminent du BP de l'USFP, Tarek Hassan nous dresse l'état de santé de son parti et de la Koutla. Selon vous, la crise qu'a connue le parti fait-elle désormais partie du passé ? L'USFP peut-il rebondir lors des prochaines échéances électorales ? Le souci d'être premier lors des prochaines législatives est à mon sens tout à fait légitime. Comme vous le savez, l'USFP est arrivé en tête lors des élections de 1997 et 2002. Maintenant, il est vrai qu'il y a eu plusieurs variables politiques aussi bien au niveau national qu'en ce qui concerne l'aspect organisationnel au sein du parti. Je souligne dans ce sens que l'USFP opte pour un refondement au sein de ses rangs et ce, en parfaite osmose avec les attentes des jeunes Marocains et de l'opinion publique de manière générale. Reste à savoir la manière avec laquelle se déroulera cette refonte. C'est à la lumière de notre capacité à relever le défi que l'on pourra savoir si notre parti a suffisamment de chances (ou pas) de réaliser de bons résultats lors des prochaines échéances électorales. De nombreuses voix appellent au rajeunissement de la classe politique. Qu'en pensez-vous ? L'USFP est en train de préparer son prochain congrès. Il faut savoir que le renouveau est désormais une nécessité. Les Marocains exigent un renouveau dans l'action, la manière de travailler, mais aussi en ce qui concerne les personnes dont plusieurs doivent céder la place pour avoir trop longtemps régner. Le Maroc d'aujourd'hui change et les leaders politiques doivent accompagner ce changement. C'est une question de survie. Estimez-vous que l'USFP dispose de compétences jeunes en mesure de prendre la relève ? C'est une évidence. L'USFP regorge de talents jeunes, créatifs et bien formés - politiquement parlant. Nous disposons de nombreux cadres politiques associant maturité politique et grand dynamisme. Je suis confiant quant aux capacités de notre jeunesse partisane de mener à bien sa mission et faire évoluer la pratique politique au sein de l'USFP, en concertation avec les dirigeants qui ont accumulé une grande expérience dans la pratique politique et partisane. Je dois cependant souligner que prendre la relève ne signifie aucunement conflit générationnel, comme d'aucuns le laissent entendre. En tout cas, pas au sein de l'USFP. Certains parlent de l'agonie, voire même de la mort de la Koutla. Partagez-vous cet avis ? Certes la Koutla ne se porte pas bien, mais je ne crois pas qu'elle en soit arrivée au stade auquel vous faites allusion. Il existe d'énormes difficultés sur lesquelles nous butons, mais elles restent surmontables. De manière générale, je pense que les appels des jeunes et le Maroc de l'après-20 février exigent de nous l'adoption d'une autre approche de formation des alliances politiques. J'estime que la Koutla en tant que telle, est aujourd'hui dépassée. Il faut revoir de fond en comble notre façon de procéder, de travailler et de considérer les choses. Quand nous appelons à un changement au niveau de la pratique politique dans notre pays, nous n'excluons pas, bien évidemment, la Koutla puisque celle-ci reste un acteur majeur. La Koutla est appelée aujourd'hui plus que jamais à se moderniser et à revoir ses cartes pour être à la hauteur des espérances des militants des partis la formant et de celles des Marocains. Propos recueillis par Mohcine Lourhzal