Les jeunes sont appelés à s'impliquer davantage dans la vie politique, ont souligné jeudi soir à Ifrane plusieurs leaders politiques lors d'un débat sur les "élections 2009 : Quelles conditions pour quelles perspectives ?". "Les jeunes doivent comprendre qu'en politique ou bien vous vous impliquez ou bien vous subissez les décisions des autres", a dit le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), M. Abdelilah Benkirane, lors de cette rencontre, initiée par le club estudiantin "Moroccan Economic and political Leaders" de l'Université Al Akhawayn. Tout en mettant l'accent sur les acquis politiques réalisés par le Royaume, il a appelé les jeunes à sortir de l'attentisme et contribuer à la prise de décisions.Le SG du PJD a souligné dans ce sens le rôle des jeunes et des femmes du fait qu'ils sont "les garants d'un demain meilleur". Pour le secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS), M. Ismail Alaoui, "il ne serait pas judicieux de dire que la désaffection des jeunes est la faute à la classe politique, mais il y a par contre une responsabilité commune des uns et des autres". Soulignant que chaque parti a des instances de jeunes qui réfléchissent principalement sur les problèmes de cette catégorie, il a relevé que malgré les efforts déployés en direction de la résolution des problèmes des jeunes, il reste encore du chemin à faire. Les jeunes doivent s'armer de l'esprit de créativité pour trouver les bonnes solutions à leurs problèmes, en premier lieu au chômage, a-t-il dit, plaidant pour le soutien à la création de projets personnels par les jeunes et de petites et moyennes entreprises ayant la capacité d'employer un grand nombre de jeunes et les faire sortir de la passivité. Pour sa part, le secrétaire général du Mouvement Populaire, M. Mohand Laenser, a appelé les jeunes à ne pas croire tous les clichés faisant de l'homme politique une personne courant seulement derrière ses intérêts personnels et faire preuve de persévérance en faisant entendre leurs voix. "Notre jeunesse ne manque pas d'idées mais elle a seulement besoin de croire en elle et d'être accompagnée pour la réalisation de ses projets", a-t-il dit. De son côté, M. Abdessalam Mesbahi, membre du conseil national du parti de l'Istiqlal, a estimé que "la forte participation des jeunes dans les instances politiques et leur présence dans le paysage politique est une responsabilité qu'ils partagent avec les formations politiques". "Plutôt que de tourner le dos à la politique, les jeunes doivent faire preuve d'initiative en votant pour la bonne personne qui les représentera et en adhérant massivement aux partis politiques", a-t-il insisté. Il a relevé que l'édifice du développement politique ne peut être fondé sur des bases solides sans que les jeunes, qui constituent plus du tiers des Marocains, n'y apportent leur pierre, en prenant en main la gestion de leurs affaires. Pour M. Mehdi Mezouari, membre du conseil national de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), il est temps de fouiller dans les raisons de la crise de confiance que connaît le paysage politique actuel. Toutes les composantes de la scène politique partagent une part de la responsabilité, a-t-il dit, expliquant qu'"en premières lignes, on trouve les partis politiques, les jeunes eux-mêmes et la société civile".M. Mezouari, qui est également secrétaire général adjoint de la jeunesse Ittihadia, a ajouté que le renouvellement des élites généralement vieillissantes des partis politiques en y injectant un sang nouveau est de nature à encourager les jeunes à s'engager dans les formations politiques.