Les émissions de télé-réalité se suivent mais ne se ressemblent pas. Retour sur un raz de marée cathodique. Les chiffres d'audience le démontrent, les émissions de télé-réalité connaissent un succès retentissant au Maroc et attirent plusieurs millions de téléspectateurs. Les concepts diffèrent d'une émission à l'autre mais le résultat est le même, ou presque, dès lors que l'idée est originale et susceptible de plaire. «Ce que les téléspectateurs recherchent c'est quelque chose qui leur parle. La proximité est toujours le maître-mot», nous confie Zouheir Zrioui, chef du département antenne à 2M. La formule fait recette et cela malgré le fait, indéniable, que les Marocains ne soient pas doués pour s'abandonner face à une caméra, comme c'est le cas dans les émissions de télé-réalité américaines et européennes. Mais que propose ce genre d'émission ? Petite revue des émissions-phares de nos deux chaînes nationales : La scène à tout prix ! Si vous n'avez pas de plan B pour une soirée de samedi soir, Studio 2M pourra faire l'affaire. Cette copie des télé-crochets occidentaux n'est pas de la télé-réalité comme tout le monde le pense. C'est à peu près le même concept que son ancêtre «Noujoum wa Noujoum» mais en plus sophistiqué. L'idée est simple. Un casting national est lancé. De jeunes voix y participent et un jury composé de chanteurs, compositeurs, coachs choisit les meilleurs candidats et leur donne rendez-vous aux éliminatoires qui se déroulent a Casablanca. Les candidats, eux, sont âgés entre 18 et 30 ans et aspirent à une carrière musicale en Orient ou en Occident. La chaîne d'Aïn Sebâa promet au gagnant la production d'un single et la promotion de l'artiste. Les primes des éliminations durent un mois. Des stars libanaises, égyptiennes, françaises, américaines montent sur le plateau et se prêtent au jeu en poussant la chansonnette avec les jeunes candidats qui vivent leur moment de gloire le temps d'une soirée. Studio 2M c'est sept ans d'existence ! Ce qui prouve qu'un concept aussi simple ne se démode pas. Selon Zouheir Zrioui : «Le succès de Studio 2M vient du fait que le public voit les participants s'améliorer et suit leur parcours depuis le tout début, sans oublier la qualité des invités, le décor et les lumières. C'est une émission très interactive qui offre à chaque fois des plaisirs inédits comme des duos, des reprises…» Les noces cathodiques Pari réussi ! Tous les ingrédients d'un succès télévisuel sont réunis. Lalla Laâroussa est une vraie réussite. Ramzi nous l'affirme : «C'est avec Yassine Zizi qu'est née cette idée lors d'un petit déjeuner (Khli3 ou lbayd) à Marrakech. L'objectif était de réunir toute la famille et toutes les classes sociales marocaines autour d'un thème qui touche chacun d'entre nous. Quoi de mieux que l'amour pour fédérer ?». Dans ce programme, on emprunte les «codes» de la télé-réalité. Des capsules sont diffusées faute d'une chaîne dédiée exclusivement à la transmission du quotidien des candidats. Et le timing de l'émission est tout aussi parfait : l'été, la saison des cérémonies de mariage. Les producteurs ont vu juste, ce programme explose l'audience et ne s'essoufflera pas de sitôt. Pourquoi? La production fait un casting de plusieurs couples de fiancés. Les jeunes tourtereaux participent à ce programme non pas pour la gloire ou la célébrité mais pour des gains plus concrets. En effet, la production organise leur cérémonie de mariage dans un somptueux palais à Marrakech, elle leur offre un appartement ainsi qu'un voyage de noces. Les couples finalistes eux, se voient offrir des sommes d'argent pour les aider à démarrer leur ménage. Les candidats sont issus de différentes villes, ce qui contraint la prod' à les loger tous ensemble dans une villa. Cette cohabitation alimente le quotidien de l'émission. Selon Ramzi, coproducteur de l'émission : «Les pics d'audimat dépassent les 50% ce qui est un record. Il y en a pour tous les âges, les sexes et les classes sociales. De plus c'est l'émission idéale pour rêver...» Zouheir Zriou le dit lui-même : «Ce qui fait le succès de Sanaâte Bladi, jil jadid c'est le fait que les téléspectateurs peuvent admirer de très belles créations de jeunes artisans marocains». Mais dès lors, on peut se demander une chose : est-ce que dénicher, primer et mettre sous les feux de la rampe les artisans marocains, nécessite forcément un concept de télé-réalité ? Le téléspectateur se retrouve alors forcé de regarder les pleurs et les effusions de certains candidats éliminés ce qui, il faut l'avouer, n'ajoute absolument rien au travail des artisans. Sans parler du jury qui s'avère très complaisant et dont seul le jeune designer, Mahdi Naim se démarque en donnant des critiques constructives aux artisans. A croire que nos producteurs ont la fâcheuse manie de mettre toute bonne idée à la sauce télé-réalité. Ramzi le dit lui-même : «Au Maroc, on ne peut dire qu'il existe une télé-réalité (en dehors de Kadam Addahbi que j'ai conçue en 2003 et arrêtée en 2009). Les émissions comme COMEDIA, Lalla Lâarossa ou encore studio 2M sont des concours». Mais, rien à dire ! Nos jeunes artisans sont doués. En somme, de vrais artistes. Le sens du biz ! Challenger ou le combat d'un entrepreneur. De prime abord, on dirait le titre d'une émission de dépassement de soit où il faut relever les défis du monde. L'idée en elle-même est utile: donner le goût d'entreprendre aux jeunes Marocains. Petit bémol : soit on a le sens des affaires, soit on ne l'a pas. L'émission, dans sa première édition, a été une porte ouverte à des idées de projets iconoclastes. Néanmoins, au fil des éditions, les projets sélectionnés ont gagné en solidité. Pour Zouheir Zrioui : «L'idée de Challenger est de montrer que chacun peut arriver à créer sa propre entreprise. Le public de Challenger est plus averti que celui de Studio 2M, mais il y a aussi moins de divertissement dans cette émission». Amine Amerhoun M6 au Maroc Bruits de couloirs inédits : M6 s'apprêterait à tourner une émission de télé-réalité à Marrakech au Ryad Del Giulia. Prévue pour l'été prochain, cette émission serait un mélange entre Loft story et Koh-Lanta avec tout ce qu'il faut pour plaire : épreuves physiques, éliminations hebdomadaires, confessionnal, énigmes, chambre des secrets… Le tournage devrait durer seize jours et compter huit émissions au total. Cepandant, il n'y a pour le moment ni animateur officiel, ni intitulé.