Rabat -La liberté de la presse s'exerce au Maroc dans un environnement sain et normalisé, a souligné, samedi à Rabat, M. Khalid Naciri, ministre de la communication, porte parole du gouvernement. L'espace de la liberté reste très largement ouvert comme en témoigne le travail au quotidien de la presse écrite ou des médias audiovisuels, a-t-il relevé dans un entretien à la MAP à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse. L'infinie palette des problématiques abordées par les médias notamment de la presse écrite, quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, publiant en arabe, français ou Amazigh, montre qu'au Maroc il n' y a plus de tabous et que l'exercice de la profession se fait dans un cadre qui n'est régi que par les règles qui se réfèrent aux principes démocratiques comme l'ont fait remarquer les observateurs étrangers, a poursuivi M. Naciri. Le Maroc a fait montre d'une grande ouverture d'esprit courageuse et volontariste Rappelant que l'espace médiatique audiovisuel s'est enrichi de 14 radios privées, M. Naciri a fait remarquer que le Maroc a fait montre d'une grande ouverture d'esprit courageuse et volontariste, précisant que ces radios travaillent en totale liberté hormis les limites imposées par la loi. La même situation prévaut pour les 10 chaînes de télévision dont le fonctionnement est observé par la HACA a-t-il ajouté, appelant à un accompagnement de ce travail par une critique objective et honnête. M. Naciri s'est dit globalement satisfait par la prestation de la presse et par le rapport qui existe entre les trois acteurs du champ médiatique à savoir la presse, la société/lecteurs et les pouvoirs publics. "Certaines crispations se produisent par intermittence, mais il s'agit de cas isolés et les dérapages constatés sont le fait d'une minorité comme l'ont fait remarquer les instances représentatives de la profession", a-t-il indiqué, notant que "les deux tiers (2/3) des 98 poursuites pénales intentées l'année passée ont été faites par des particuliers qui ont été atteints dans leur dignité et leur honneur". Et de souligner l'importance du débat national "Médias et société" qu'il a qualifié d'"instant fondateur de la réflexion démocratique pour construire un environnement apaisé pour l'exercice de la liberté de la presse", précisant que le code de la presse en gestation "doit nécessairement prendre en considération les conclusions de ce débat de reconstruction et de refondation". Le contrat programme avec la FMEJ, un saut qualitatif Abordant la situation de la presse écrite, M. Naciri a rappelé que le contrat programme signé en 2005 entre le ministère et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a constitué un saut qualitatif entre les pouvoirs publics et le monde de la presse et a ouvert la voie à une nouvelle étape dans le travail entre ces deux partenaires. Un 2-ème contrat qui devra prendre la suite du premier, venu à terme, fait l'objet d'une étude scientifique et objective qui met le point sur les succès enregistrés mais aussi sur les points faibles, a ajouté le ministre. Le gouvernement s'est engagé à soutenir financièrement les entreprises de presse loin de toutes considérations politiques, a-t-il dit, rappelant que les professionnels du secteur et le syndicat ont relevé la persistance de certains problèmes qui entravent la mise en oeuvre de ce contrat. Le ministère fera pression, à travers le soutien financier, sur les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements envers leurs journalistes et autres employés a-t-il affirmé, appelant à la recherche de mécanismes permettant de retirer ce soutien aux entreprises récalcitrantes. Evoquant le champ audiovisuel, M. Naciri a indiqué que son département oeuvre pour la promotion des prestations de ce secteur. Les chaines de télévision marocaines font face à une concurrence féroce de la part des chaînes arabes qui disposent de moyens financiers et techniques importants, a noté M. Naciri, rappelant que les taux d'audience des chaines marocaines se situent entre 45 et 50 pc. Le ministre a également appelé à l'encouragement des producteurs nationaux pour le développement des œuvres audiovisuelles locales. Au sujet de la presse électronique, M. Naciri a fait savoir que ce support se fait, petit à petit, une place dans le champ médiatique national. Face à ce "phénomène mondial", toutes les sociétés notamment occidentales se posent la question de savoir comment accompagner ce processus marqué par le développement rapide des technologies de l'Information et de la Communication, alors qu'en face l'évolution de l'arsenal juridique connaît une certaine lenteur, a noté le ministre. Le dispositif actuel ne donne que des réponses partielles et un effort doit être entrepris pour conforter la liberté d'expression et la protection de la sécurité de la société, a-t-il dit. Le monde de la presse est en train de grandir et se cherche une maturité, a-t-il dit, ajoutant que l'exercice de cette profession qui a le pouvoir de façonner l'opinion publique, "doit être fait à bon escient pour servir la liberté et le projet de société libre et démocratique dans lequel le Maroc est engagé".