Est-ce l'arbre qui cache la forêt ? Le gel d'activité de trois membres du bureau politique de l'USFP continue de secouer le landerneau socialiste. Dans un communiqué, Mohammed Achaari, Larbi Ajoul et Ali Bouabid ont, en effet, considéré que leur présence dans les réunions du bureau politique n'avait plus aucun sens, ni politique ni éthique. «Les agissements qui dérangent au sein de la direction de l'USFP ne manquent pas», explique un ex-militant du parti de la rose qui a démissionné il y a peu. «La récente ré-intronisation d'Abdelouahed Radi à la tête de la Chambre des représentants, après plusieurs réunions avec le PAM, n'a fait que couronner le tout», poursuit cet ancien militant. Selon lui, l'impasse dans laquelle s'est retrouvé le débat sur la réforme constitutionnelle, la position du parti lors du récent remaniement ministériel et le double jeu de Driss Lachgar ne laissent aucun doute : le déclin de l'USFP a atteint un point de non-retour. Les malheurs du parti se multiplient et le malaise de ses militants s'amplifie. Vague de démissions Depuis un an, la formation voit fuir ses bases, avec plusieurs vagues de démissions. Une source interne du parti affirme qu'en dehors du bureau politique, plus aucune instance ne tient des réunions. Le jour de l'élection du président de la Chambre des représentants, cinq députés USFP, dont Khalid Hariri, l'élu d'El Jadida, n'ont pas fait le déplacement. L'autre affaire qui a suscité la colère de «la gauche» du parti, c'est l'attitude d'Abdelouahed Radi et de Mohamed El Yazghi, convoqués avec les leaders d'autres partis par le ministre des Affaires étrangères qui a donné ses clarifications sur l'affaire Aminatou Haidar. Les patrons de l'USFP ont par la suite traité l'activiste sahraouie de tous les noms. «Le Sahara marocain est une cause pour laquelle beaucoup de nos militants ont sacrifié même leurs vies, nous n'avons pas de leçons à recevoir de personne», ajoute notre source. L'hémorragie continue chez les héritiers de Ben Barka et Benjelloun. «Bientôt l'USFP ne consistera qu'en un groupe d'arrivistes se négociant des postes», ironise-t-elle. Ajoul, Achaari et Bouabid se retiennent pour l'instant de toute précision, mais d'autres militants estiment qu'on pourra y voir clair dans un futur très proche.