Les attentats du 16 mai 2003 ont fait l'effet d'un choc. Une rupture totale. Il n'était plus question de “l'exception marocaine”. Le pays est devenu vulnérable. Le degré de la menace se précise à la mesure de la découverte de l'ampleur de l'implantation de la doctrine wahhabite et de l'islamisme radical dans la société. Et surtout parmi les couches marginalisées de la population. Le Maroc décide de faire face à la gangrène. D'abord, par une vaste et néanmoins décriée opération de purge sécuritaire parmi les milieux intégristes. Ensuite, par un programme de “rééducation religieuse” de la population. Au programme : formation à la carte des imams de mosquées et de “mourchidates”, promotion d'une “religion de proximité”, avec les conseil locaux des oulémas, institutionnalisation d'un organe de réflexion sur la chose religieuse, la Rabita Mohammedia des oulémas et restructuration du ministère des Habous pour mieux encadrer cette réforme. Les médias dédiés viennent compléter cet arsenal de préservation de la sécurité spirituelle des Marocains. Cela n'empêche, le wahhabisme n'est, peut-être pas, près d'être éradiqué, néanmoins la population est de plus en plus consciente de son danger.