Un communiqué laconique de notre consœur la MAP a été largement relayé par la presse nationale toute tendance confondue. Le communiqué révèle que la Fédération royale marocaine de football tiendra son assemblée le 16 avril courant et que le président Benslimane ne présentera pas sa candidature pour un nouveau mandat. Le président de la FRMF, Hosni Benslimane, a été ces derniers temps la cible d'un feu nourri de critiques. Certains lui font même endosser tous les déboires du football national. Or, ce que cet homme a fait pour le sport en général (en tant que président du Comité national olympique marocain) et le football en particulier n'a pas de limites. Les moyens gigantesques mis à la disposition du football, le respect dont l'homme jouit auprès de tous les secteurs vitaux de la vie quotidienne, sa connaissance du sport etc. en font un homme qui a pratiquement ouvert toutes les portes closes. Un seul exemple pourrait édifier sur le personnage : le Tour du Maroc cycliste, les différents Rallies… Tout se déroule. Aujourd'hui, tous ceux qui réclamaient son départ obtiennent gain de cause grâce son initiative. Personnage-clé du dispositif sécuritaire du Royaume, d'une grande discrétion (d'une grande timidité comme l'affirment bon nombre de ses anciens amis !), il déléguait ses pouvoirs sportifs à des personnages qui n'avaient, peut-être, pas la même vision ni le même gabarit. C'est peut-être là ce que beaucoup lui reprochaient ! D'où des bévues à la pelle, des rapports non fondés sur des faits ou situations et, plus grave encore, des décisions qu'on lui impute à tort et à travers alors qu'il n'en est pas l'auteur. Chaque fois que les choses tournaient mal, les mauvaises langues offraient au grand public, qui ignorait la réalité des choses, un souffre-douleur. Et il n'y avait pas mieux qu'un président. Il était le personnage tout indiqué pour être cloué au pilori. Et comme dans toutes les colères des foules sportives, lorsque les choses allaient mal dans un club, dans une fédération, celui que l'on immolait sur l'autel du sacrifice est, incontestablement, le président. Ce dernier est accusé de tous les maux ! L'histoire du sport marocain regorge d'exemples similaires. Aujourd'hui, le président Hosni Benslimane ne se représente pas à la tête de la FRMF. Hormis un changement de situation spectaculaire et tel que l'on connaît l'homme, sa décision est irrévocable. La question qui se pose est tellement évidente : « Qui succédera à Hosni Benslimane ? » L'importance de la question ne réside pas dans le nom de la personne qui sera président mais dans son importance. Pourra-t-il jouer le même rôle que Hosni Benslimane ? Aura-t-il la même influence ? Jouira-t-il du même respect ? Pourra-t-il avoir les mêmes «prérogatives» ? Sera-t-il aussi écouté ? On se souvient avec quel moyen les Lions de l'Atlas sont allés prendre part à la CAN qui s'est déroulée au Burkina Faso en 1998. Les Lions de l'Atlas avaient bénéficié d'une logistique monstre qui avait fait des jaloux partout. Les Marocains avaient même, à leur disposition, un générateur électrique, au cas où... toute cette logistique colossale, c'est le président Hosni Benslimane qui l'a mise à la disposition du Onze national. Si les résultats ne suivaient pas, comment pourrait-on le tenir pour responsable ? En tous les cas, c'est le black-out pour le moment. L'assemblée générale élira le nouveau président de la FRMF. Nous attendrons ce moment sur des charbons ardents. Et quel qu'il soit, nous lui souhaitons beaucoup de chance et patience. Surtout s'il reprend, avec lui, les mêmes membres du bureau précédent ! ---------------------------------------------------------------- Rôle du ministère de tutelle