Ils profitent de cette phase transitoire pour créer une guerre de communication ». Le secrétaire général du département de l'Enseignement supérieur, Abdelhafid Debbagh, confie au Soir échos sa déception. Suite à une réunion qu'il a tenue, le 26 mai, avec « Les élus de l'enseignement supérieur privé » (regroupant dix grands établissements), ces derniers ont publié, il y a quelques jours seulement, un communiqué discréditant les universités privées en cours de développement au Maroc. Dans ce communiqué, les signataires contestent la légalité de quatre établissements qu'ils citent d'ailleurs : « Université privée internationale de Rabat, Université privée internationale de Casablanca, Université privée Mundiapolis et International university of Agadir ». Ce qui dérange le plus « Les élus », c'est que « certaines d'entre elles annoncent même la reconnaissance de leur diplôme à l'échelle nationale et internationale». Et pour appuyer leur protestation, les signataires du communiqué citent le secrétaire général qui aurait « confirmé solennellement, lors de cette réunion (…) qu'aucune autorisation d'ouverture n'a été délivrée aux dites universités ». A ce propos, Abdelhafid Debbagh explique d'abord que la réunion en question n'avait pas pour ordre du jour les universités privées ni leur légalité : « Elle avait pour objet de discuter avec eux (Les élus) le contenu d'un cahier des charges pour l'accréditation de filières de formation conformément au décret d'application de la loi 01-00 fixant les conditions de son octroi ». Le secrétaire général précise que c'est au cours de cette réunion que « Les élus » ont posé la question de savoir « si on a autorisé, jusqu'à maintenant, une université privée. On leur a répondu que des demandes ont été déposées, mais qu'aucune université privée n'a été, réglementairement parlant, autorisée à ouvrir, que les démarches sont en cours ». Pour le secrétaire général, ses propos ont été purement et simplement déformés, puisqu'ils ont été utilisés hors de leur contexte et surtout à d'autres fins. « L'université privée est un projet autorisée par la loi portant organisation de l'enseignement supérieur », tient à rappeler Abdelhafid Debbagh précisant que «la définition de la dénomination de l'université privée et les conditions de sa création sont régies par un texte réglementaire, c'est-à-dire, un décret d'application, qui est, actuellement, en cours de finalisation. Il sera prêt certainement avant la fin du mois de juillet ». Dès que le texte finalisant les conditions de création sera promulgué, ces établissements pourront automatiquement exercer en tant qu'université. «Actuellement, ces universités sont en phase de mise en œuvre, en attendant la régularisation de leur situation par le texte réglementaire », souligne ce responsable. Ce dernier affirme ainsi que, pour le moment, deux projets seulement ont été officiellement déposés : Université internationale de Rabat et Université internationale de Casablanca. Les deux s'inscrivent dans un partenariat public-privé. Quant à la reconnaissance des diplômes, Abdelhafid Debbagh explique que « personne ne peut présager si les diplômes seront reconnus ou pas ». Raison en est les conditions même de création de l'université : elle doit présenter ses filières pour accréditation. Une fois octroyée, cette dernière permet automatiquement au diplôme d'être équivalent. Le secrétaire général du département de l'Enseignement supérieur rappelle aussi que l'université est composée d'un certain nombre d'établissements qui peuvent déposer des demandes de création et d'autorisation de filière de formation. « C'est ce qui a été fait ! Ces universités, à travers le dépôt de filières de formation qui sont à l'étude, seront autorisées à organiser ces enseignements dans ces filières ». Les universités visées par le communiqué comptent sur leur image de marque pour se défendre. « Nous ne sommes pas des hors la loi. Nous avons signé une convention avec l'Etat qui est notre partenaire à part entière dans la réalisation de l'Université internationale de Rabat (UIR) », déclare le président de l'UIR, Noureddine Mouaddib. Ce dernier dit refuser de prendre part à la polémique : « Nous sommes prêts à discuter du développement des filières, des programmes pédagogiques pour que l'enseignement supérieur privé du Maroc soit plus attractif face à une compétitivité régionale … Mais pas à polémiquer ! ». «Actuellement, ces universités sont en phase de mise en œuvre, en attendant la régularisation de leur situation par le texte réglementaire ». L'Université internationale de Casablanca, pour sa part, estime ne pas avoir à se justifier ou à réagir à un tel communiqué. «Nous sommes membre du Laureate International Universities, le leader mondial de l'enseignement supérieur privé qui compte près de 600.000 étudiants dans une cinquantaine d'universités», rappelle-t-on à l'UIC. Sa notoriété internationale lui garantit une crédibilité et un prestige sans faille. Mundiapolis, pour sa part, affirme ne pas être concerné par le communiqué des « Elus ». « Il s'attaque aux établissements qui utilisent l'appellation Université privée, en l'absence des textes réglementaires qui le permettent, alors que Mundiapolis n'a demandé et officiellement obtenu que l'appellation autorisée par la loi, à savoir Mundiapolis, et ça lui suffit amplement », déclare le président directeur général de Mundiapolis, Abderrahmane Lahlou. Et de rappeler que le jour de l'inauguration de Mundiapolis le 21 juin dernier, tous les invités, officiels et non officiels, ont découvert le Campus, ses équipements exceptionnels, les réalisations pédagogiques, scolaires, organisationnelles et administratives qui ont été accomplies, et qui sont à la hauteur des grandes universités nationales et régionales. Abderrahmane Lahlou préfère lire le communiqué d'une optique optimiste : « Le communiqué a peut-être cherché à pousser les autorités de tutelle à donner les autorisations à ceux qui ne les ont pas encore, mais en tout cas, il aura confirmé que Mundiapolis se positionne avec les grandes structures».