Le marché africain peut s'avérer porteur pour les entreprises exportatrices marocaines, surtout qu'il existe une grande concurrence sur le marché européen. Les échanges entre le Maroc et ses partenaires africains reproduisent les mêmes faiblesses qui caractérisent les relations commerciales entre les pays du Sud. Cette conclusion émane du tout dernier rapport de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) sur les relations Maroc-Afrique subsaharienne. Le document indique que le commerce bilatéral entre le Maroc et les pays d'Afrique subsaharienne demeure faible par rapport à son potentiel. Les exportations marocaines sont en grande partie constituées de l'agroalimentaire, des produits mécaniques, électriques et chimiques. Ajoutant que la référence à l'indicateur d'intensité bilatérale permet de relever que le commerce entre les deux partenaires se situe à un niveau inférieur à ce que laisse supposer les opportunités commerciales qui existent entre eux. Entre 1998 et 2008, les échanges commerciaux entre le Maroc et ces partenaires d'Afrique subsaharienne ont enregistré une nette amélioration. Ils se sont établis à 529 millions de dollars en moyenne annuelle et ont atteint un milliard de dollars en 2008, réalisant ainsi un excédent de 282,8 millions de dollars en 2008. Toutefois, la structure des échanges entre le Maroc et ses partenaires africains est restée globalement inchangée durant les deux dernières décennies et se concentre toujours sur les mêmes produits, note la DEPF. La désagrégation des exportations marocaines, par produits, fait ressortir le poids important de l'agroalimentaire, des produits mécaniques et électriques et des produits chimiques. Ils représentent respectivement, en moyenne annuelle, entre 1998 et 2008, 45%, 19% et 12% du total des exportations marocaines vers cette région. Les importations marocaines, quant à elles, ont été à raison de 49% et 35% respectivement de produits énergétiques et agroalimentaires. Par ailleurs, plusieurs facteurs pénalisent les échanges entre les deux régions. On note, entre autres, que les régimes commerciaux en Afrique sont plus restrictifs que ceux d'autres régions. Les droits de douane sont plus élevés (20% en moyenne) en Afrique que partout ailleurs, ce qui entrave l'essor des échanges. Cependant, le Maroc garde ses chances intactes pour développer les échanges bilatéraux puisqu'il a un modèle économique particulier se basant sur la proximité géographique, l'expertise avérée et le coût compétitif.