Le marché africain peut s'avérer porteur pour les entreprises exportatrices marocaines. Ces dernières doivent privilégier une stratégie de pénétration basée sur des considérations de coûts selon une étude de la DEPF. Par ces temps où le commerce extérieur marocain traverse une période difficile, le ministère de l'Economie et des Finances a choisi de se pencher sur l'étude des relations entre le Maroc et les pays de l'Afrique subsaharienne. Et c'est précisément la direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant de ce ministère qui vient d'exposer dans une récente étude les opportunités d'exportation vers l'Afrique. «Le marché africain peut s'avérer porteur pour les entreprises exportatrices marocaines pourvu que celles-ci adoptent une stratégie d'adaptation à la demande d'importation de cette région», précise-t-on dans cette étude. «Toutefois, compte tenu de la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs africains, le entreprises marocaines, ciblant le marché africain, devraient privilégier une stratégie de pénétration basée sur des considérations de coûts (Cost leadership) que permettrait le recours à la production de masse de qualité faible ou moyenne, notamment au niveau de la filière textile», ajoute-t-on. Dans le contexte actuel marqué par la forte concurrence sur le marché européen, les entreprises marocaines sont appelées à consolider leur présence sur le marché africain. Pour les entreprises opérant dans le secteur du textile, elles doivent consolider davantage leur présence dans ce marché pour compenser les pertes liées au démantèlement de l'Accord sur les textiles et les vêtements (ATV). Au département de Salaheddine Mezouar, on souligne que la faiblesse du niveau actuel du commerce avec les partenaires africains s'explique par la faible utilisation par les exportateurs marocains du régime de commerce préférentiel établi avec ces pays (les accords commerciaux et tarifaires), mais également par la non-adaptation de l'appareil productif national aux spécificités du marché africain. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les régimes commerciaux en Afrique restent plus restrictifs que ceux d'autres régions. Les droits de douane, variable la plus couramment utilisée pour mesurer le degré de restriction des échanges, sont plus élevés (20% en moyenne) en Afrique que partout ailleurs. Outre les facteurs non-tarifaires, des problèmes structurels liés notamment à l'infrastructure des transports limitent l'expansion des relations commerciales entre le Maroc et ses partenaires africains, selon les responsables de la DEPF. Pour surmonter ces entraves, les rédacteurs de cette note proposent d'explorer les opportunités issues d'une éventuelle coopération «triangulaire». Cette coopération consiste à canaliser les fonds d'aide internationaux pour financer des projets d'infrastructure en Afrique et d'en confier la maîtrise d'œuvre à des prestataires de services marocains, notamment les bureaux d'études, les entreprises de génie civil et autres. «Une telle approche parait déjà dans les discours officiels du Maroc et de la France qui mettent en exergue leur volonté à développer une coopération tripartite avec des pays amis de l'Afrique subsaharienne», indiquent-ils. Le Maroc et la France ont d'ores et déjà retenu le secteur de l'agriculture, la santé et l'eau comme axes prioritaires de cette coopération.